La victoire de QS est un cadeau du ciel


Josée Legault
Pour QS, sa victoire dans Saint-Henri–Sainte-Anne est un cadeau du ciel.
Pauvres libéraux. Le moral déjà dans les talons depuis leur défaite historique du 3 octobre, les voilà même expulsés de Saint-Henri–Sainte-Anne, la circonscription de leur ex-cheffe Dominique Anglade. Surtout, un de leurs comtés les plus sûrs.
Malgré que le Parti libéral du Québec y ait présenté un excellent candidat, Christopher Baenninger, de toute évidence, la «marque» libérale, dans une modeste élection partielle en plein cœur de Montréal, rebute même une partie non négligeable de son électorat traditionnel.
À 28,96 % seulement des voix, combien d’électeurs libéraux ont tout simplement boudé l’isoloir? Au Québec, le pire cauchemar du PLQ est toutefois ailleurs.
Il se terre dans le désamour sans précédent et sans pardon des francophones qui, depuis le règne catastrophique du tandem Couillard-Barrette, semble s’installer à demeure.
Même Jean Charest n’avait pas laissé derrière lui autant de désolation au PLQ. C’est tout dire...
Car désolation il y a. Selon les sondages, le PLQ, pourtant l’opposition officielle, ne récolte plus que 4 % d’intentions de vote chez les francophones. S’il poursuit sa chute, il finira par se dissoudre dans la marge d’erreur.
36e dessous
Comme quoi, lorsqu’on pense qu’un parti avait atteint son plancher en termes d’appuis, on oublie parfois qu’il lui reste toujours le sous-sol...
Coincés dans le 36e dessous, les libéraux auront beau se remuer les méninges comme des toupies en rêvant de se «réinventer», comme pour tout parti politique dans la dèche, l’outil premier d’un véritable renouvellement reste le même.
Soit l’arrivée d’une ou d’un chef capable de le faire. Point. Or, pour celles et ceux qui, un jour, auront la témérité de se présenter à la course à la chefferie libérale, les astres politiques, il est vrai, n’augurent rien de bon.
Trouver LEUR perle rare est pourtant leur seule planche possible de salut. Sans quoi, aux élections de 2026, Québec solidaire risque de leur ravir le statut d’opposition officielle. Comme destination finale de leur descente aux enfers, au PLQ, ce serait de loin le pire des scénarios.
Pour QS, tout au contraire, la partielle dans Saint-Henri–Sainte-Anne est un cadeau du ciel. À 44,5 % des voix, la victoire de son candidat Guillaume Cliche-Rivard, un avocat en immigration renommé, est claire et nette.
Ne rien laisser au hasard
QS n’a cependant rien laissé au hasard. Pour sa deuxième tentative, M. Cliche-Rivard y a fait beaucoup de terrain. Il a su parler aux électeurs de leurs vrais problèmes, dont une crise ahurissante du logement contre laquelle les autorités politiques ne font presque rien.
La machine orange des solidaires a également su mobiliser ses militants et ses électeurs. Ce que le PLQ ne semble plus trop savoir comment faire.
Surtout, en récoltant un 12e député – officialisant ainsi son statut de groupe parlementaire reconnu –, Québec solidaire sort de la morosité dans laquelle il trempait depuis ses résultats décevants du 3 octobre dernier.
Ce qui, comme au PQ sous son chef Paul St-Pierre Plamondon, contribuera à installer au sein des troupes solidaires un climat plus optimiste pour les prochaines années.
Le résultat à l’Assemblée nationale se fera sûrement voir rapidement. Ragaillardi, son chef parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois prendra encore plus plaisir à reprendre son rôle de «vrai» chef de l’opposition.
Considérant le déclin continu du PLQ, qui pourrait blâmer GND de le faire?