Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles

La vedette verte du Bloc dans Repentigny, Patrick Bonin, est nerveuse mais résolue

Photo Antoine Robitaille
Partager
Photo portrait de Antoine Robitaille

Antoine Robitaille

2025-04-24T04:00:00Z
Partager

Certains pourraient dire que Patrick Bonin est le Steven Guilbeault du Bloc.

Un militant environnementaliste très en vue qui décide de plonger résolument dans l’arène partisane.

Frères verts?

Les deux, auparavant, ont fait de la politique par d’autres moyens, dans des organisations distinctes.

Après être passé chez Greenpeace, Guilbeault a cofondé Équiterre, dont il fut directeur principal (2008-2018). Bonin dirigea quant à lui, pendant 12 ans, la campagne Climat-Énergie à Greenpeace.

Ce ne sont pas des «frères verts» pour autant: «Je ne peux pas dire qu’on est des amis».

À propos de Guilbeault, Bonin dira: «Souvent, on n’a pas les mêmes lectures de la situation, les mêmes stratégies».

Une chose est sûre, selon Bonin: «Steven Guilbeault a montré les limites d’un gouvernement pétrolier. Malgré toute la bonne volonté qu’on peut lui reconnaître.»

Le meilleur

Quand il est allé faire campagne dans Repentigny, à la mi-avril, pour son collègue libéral Pierre Richard Thomas, Steven Guilbeault s’est amusé à rappeler une déclaration de Bonin, dans une courte vidéo: «Il a déjà dit à la radio que j’avais été le meilleur ministre de l’Environnement!»

Le ministre libéral Steven Guilbeault, en campagne avec son collègue Pierre Richard Thomas, à la mi-avril, à Terrebonne. M. Thomas est professeur d'informatique et directeur de l'organisation Lakay, qui lutte contre les discriminations raciales.
Le ministre libéral Steven Guilbeault, en campagne avec son collègue Pierre Richard Thomas, à la mi-avril, à Terrebonne. M. Thomas est professeur d'informatique et directeur de l'organisation Lakay, qui lutte contre les discriminations raciales. Photo tirée de Facebook

Bonin ne nie pas que le gouvernement Trudeau ait adopté certaines «bonnes mesures» qui ont fonctionné. Guilbeault «n’a pas perdu tous ses combats», contrairement à ce que certains lui reprochent, depuis l’achat de l’oléoduc Trans Mountain.

Publicité

Mais les «compromis sont devenus compromissions». Ainsi, «Mark Carney en est encore, en 2025, à proposer des projets de pipeline, à proposer plus de pétrole», souligne Bonin, dépité.

Amir à la rescousse

La tornade «Trump-Carney» a tout changé dans Repentigny, circonscription nationaliste semblant acquise au Bloc en octobre, lorsque Bonin, qui en est natif, est devenu candidat.

Au point où, la semaine dernière, une grande nervosité avait gagné Bonin et son équipe. Les agrégateurs de sondages mettaient le libéral Pierre Richard Thomas presque à égalité avec Bonin. Depuis quelques jours, le bloquiste apparaît en meilleure posture. Mais le vote par anticipation est dans les urnes. Et certains souverainistes ont confié aux bénévoles du Bloc avoir voté Carney... et le regretter!

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Certains ont tenu à aider Bonin. Amir Khadir, dont la conjointe, Nima Machouf, se présente pourtant pour le NPD, est carrément venu faire campagne pour Bonin. Au téléphone, mardi, Machouf insiste: «C’est un appui à la personne et non au Bloc!»

Le geste de Khadir ne fait pas l’unanimité. Une source bien informée lance: «Pas sûr qu’Yves-François ait aimé ça!» L’ancien chef Gilles Duceppe non plus, lui qui a eu plusieurs démêlés avec Khadir. La co-porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, a réagi avec froideur: «Amir Khadir est un citoyen libre qui fait ses propres choix».

Par ailleurs, plusieurs environnementalistes connus se sont aussi rangés publiquement derrière Bonin: Dominic Champagne, Laure Waridel.

Malheureusement, le candidat libéral Pierre Richard Thomas et le conservateur Charles Champagne ont refusé de rencontrer Le Journal. Ce dernier, chauffeur d’autobus à la STM, plaide dans sa biographie pour le transport collectif afin de «réduire l’empreinte écologique de la région». Ça tranche avec le discours de son chef Poilievre à Québec. Mais, à Repentigny, faut être vert, semble-t-il.

Le candidat conservateur Charles Champagne, chauffeur d'autobus à la STM, au moment de déposer son dossier de candidature à Élection Canada, le 31 mars.
Le candidat conservateur Charles Champagne, chauffeur d'autobus à la STM, au moment de déposer son dossier de candidature à Élection Canada, le 31 mars. Photo tirée de Facebook

Publicité
Publicité