Jonathan Huberdeau: la vedette qu’on n’avait pas vue venir

Si tous les chemins mènent à Rome, on peut probablement aussi dire que toutes les patinoires mènent à la LNH. La preuve : l’attaquant des Panthers de la Floride Jonathan Huberdeau évoluait au niveau bantam BB, en 2007-2008, avant sa grande éclosion.

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Au terme de cette saison, l’attaquant s’était présenté au camp estival des Vikings de Saint-Eustache midget AAA. Ce genre d’événements servent d’abord et avant tout à financer les différentes équipes midget AAA – maintenant M18 AAA –, mais aussi à mettre en lumière certains joueurs en vue des invitations au camp principal de l’équipe, à la fin de l’été.

« Je connaissais Jo parce que j’avais dirigé son frère [Sébastien] quelques années auparavant, se remémore l’entraîneur des Vikings à l’époque, Dave Thériault. Je savais qu’il avait de grandes ambitions, mais à l’interne, on se disait que la marche entre le bantam BB et le midget AAA était assez élevée, surtout qu’à ce moment, il devait peser 135 ou 140 lb. Par contre, il avait connu un très, très bon précamp. Déjà, c’était évident qu’il avait un excellent sens du jeu, mais il n’était pas très explosif sur patins. »

Malgré tout, l’organisation avait décidé de l’inviter au camp d’entraînement de l’équipe en vue de la saison 2008-2009.

Thériault ne s’en cache pas d’ailleurs : tout le monde s’attendait à ce que plus le camp avancerait, plus les lacunes de ce jeune de 15 ans seraient mises à l’avant-plan.

Erreur.

« Plus le groupe rétrécissait, plus il se démarquait par son sens du jeu, et c’est une qualité qui a toujours été très importante pour moi. Quand il avait la rondelle, il trouvait toujours la bonne option », se rappelle Thériault, qui avait placé Huberdeau au centre durant le camp.

Débuts prometteurs

Les Vikings n’ont eu d’autres choix que de lui faire une place au sein de la formation. Le but de l’organisation est toutefois clair : il faudra lui laisser le temps de s’acclimater et un rôle sur le deuxième ou troisième trio est probablement l’option la plus logique dans les circonstances. Cependant, pour le premier match de la saison, les Vikings étaient aux prises avec des joueurs suspendus. Thériault a donc décidé d’insérer Huberdeau à l’aile au sein de la première unité en attaque.

« Il a marqué à sa première présence. Je me souviens qu’avec le groupe d’entraîneurs on s’était alors dit qu’on avait peut-être quelque chose de plus sérieux qu’on pensait entre les mains. »

Les gars voulaient jouer avec lui

Huberdeau ne ralentira finalement jamais. En 43 parties, il a récolté 20 buts et 50 points, ce qui lui a permis de terminer au premier rang des pointeurs du circuit chez les joueurs de 15 ans.

« Je ne dirais pas qu’il avait été dominant à 15 ans, mais c’était facile de voir son potentiel, ajoute son entraîneur de l’époque. Il avait progressé tout au long de l’année et aux Fêtes, on avait perdu trois joueurs qui avaient été promus dans la LHJMQ. Ça lui avait libéré de la place. À un certain moment, les gars venaient me voir pour me demander de jouer avec. »

Huberdeau est donc passé rapidement d’un joueur bantam BB à l’un des meilleurs espoirs en vue du repêchage de la LHJMQ de 2008, lors duquel il est finalement sélectionné au 18e rang deu premier tour par les Sea Dogs de Saint-Jean.

Le reste fait partie de l’histoire. 

Après deux campagne productives au Nouveau-Brunswick, il a été repêché au troisième rang au total par les Panthers de la Floride en 2011. Il a fait ses débuts dans le grand circuit lors de la saison 2012-2013, lors de laquelle il a gagné le trophée Calder remis à la recrue par excellence de la LNH.

Une saison de rêve

Comme ce fut le cas durant toute sa carrière, il n’a jamais cessé de progresser et cette saison aura été historique pour Huberdeau. Non seulement a-t-il battu le record pour le plus de passes en une saison par un ailier gauche dans l’histoire de la LNH, mais il pourrait encore terminer au premier rang des pointeurs de la LNH.

Même s’il a été aux premières loges des débuts de son éclosion, Dave Thériault reconnaît qu’il n’aurait jamais pensé que l’ailier gauche atteindrait ce niveau d’excellence.

« Je serais menteur de dire que je m’attendais à ce qu’il s’approche du premier rang des compteurs. Par contre, je ne suis pas surpris de voir comment il progresse. C’est une personne de qualité. Ce n’est peut-être pas le gars le plus flamboyant en entrevue, mais c’est quelqu’un qui est apprécié par tout le monde qui le côtoie. Il provient d’une famille très simple et terre à terre. Malgré ses succès, il continue de revenir chez lui chaque été et de s’impliquer dans la communauté. »

La prochaine fois qu’il y retournera, ce sera peut-être avec la coupe Stanley.

LA COURSE POUR LE PREMIER RANG DES POINTEURS

1. Connor McDavid | 122 pts

44 buts et 78 aides en 79 parties
Matchs restants : demain c. San Jose et vendredi c. Vancouver 

2. Jonathan Huberdeau | 115 pts

30 buts et 85 aides en 80 parties
Matchs restants : demain à Ottawa et vendredi à Montréal 

3. Johnny Gaudreau | 111 pts *

39 buts et 72 aides en 79 parties
Matchs restants : Hier soir à Nashville, demain Minnesota et vendredi à Winnipeg 

4. Leon Draisaitl | 109 pts

55 buts et 54 aides en 79 parties
Matchs restants : demain c. San Jose et vendredi c. Vancouver

*Avant le match d’hier face aux Predators