La valeur des propriétés augmente de 12,2% sur l’île de Montréal
La valeur des tours de bureaux connaît une baisse exceptionnelle en raison du télétravail

Anouk Lebel
Bonne nouvelle pour ceux qui veulent vendre une maison: la valeur des propriétés poursuit sa croissance à Montréal, particulièrement dans certains secteurs de l’est de l’île.
La valeur des immeubles et des terrains a connu une croissance moyenne de 12,2%, selon le nouveau rôle d’évaluation foncière présenté à l’hôtel de ville mercredi.
La directrice de l’évaluation foncière à la Ville, France Mousseau, parle d’une «croissance modérée», bien loin du bond spectaculaire de 32,4% enregistré lors du dernier rôle, en 2022.
Tous les trois ans, cet exercice permet d’évaluer la valeur du parc immobilier de l’agglomération de Montréal, qui comprend les 16 villes de l’île, dont Montréal et ses 19 arrondissements.
La valeur augmente dans l’est
La valeur foncière est calculée au 1er juillet 2024 et elle varie selon le type de propriété et l’endroit où elle se trouve.
Dans le secteur résidentiel, elle a augmenté en moyenne de 9,8% en trois ans.
C’est dans l’arrondissement de Ville-Marie, au centre-ville de Montréal, que la croissance a été la plus faible (6%).
Mais la valeur des condos, des maisons unifamiliales et des immeubles à logements a fait un bond spectaculaire à Montréal-Est (22,7%), à Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles (18,2%), à Montréal-Nord (16,4%) et à Anjou (16%).
«Ça montre qu’il y a encore des gens qui veulent acheter à Montréal, surtout pour la catégorie des unifamiliales, pour lesquelles la demande est très forte et l’inventaire est très bas. Pour trouver une maison, il faut aller à l’extrémité de l’île, un peu plus à l’est», commente en entrevue avec Le Journal le courtier immobilier Younes El-Moustir.
Baisse de la valeur des bureaux
Malgré l’incertitude économique, le marché garde de la vigueur dans les secteurs industriels et sur les artères commerciales, où la valeur des immeubles a augmenté respectivement de 39% et de 4,4%.
La pandémie a toutefois été dure pour les tours de bureaux, dont la valeur a pris une débarque de 8,2%.
Cette baisse exceptionnelle s’explique par la généralisation du télétravail depuis le début de la pandémie, qui a fait augmenter le taux d’inoccupation des bureaux, selon la Ville.
Quel impact sur les taxes foncières?
Les nouveaux rôles d’évaluation foncière entrent en vigueur à partir de janvier et peuvent être utilisés pour calculer les taxes foncières en 2026, 2027 et 2028.
La valeur foncière inscrite au rôle n’est toutefois pas le seul facteur de calcul, explique la spécialiste en gestion municipale Danielle Pilette.
«Les taxes foncières vont augmenter, mais ça ne sera pas proportionnel [à l’augmentation de la valeur foncière]. Tout va dépendre de combien on peut augmenter les autres revenus de la Ville et des engagements des candidats à la mairie», explique la professeure à l’UQAM.
À Montréal, le candidat à la mairie pour Projet Montréal, Luc Rabouin, s’est engagé à maintenir la hausse des taxes résidentielles entre 2% et 3% pour toute la durée du mandat, peu importe l’inflation.
Sa rivale d’Ensemble Montréal, Soraya Martinez Ferrada, promet quant à elle des hausses de taxes équivalentes à l’inflation.
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