La tuerie de civils continue
Biden qualifie Poutine de « criminel de guerre » pour la première fois depuis le début du conflit
AFP
Le président russe a été traité de « criminel de guerre » par son homologue américain Joe Biden hier, après une autre série de massacres de citoyens ukrainiens.
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À Tcherniguiv, au nord de Kyïv, au moins 13 civils qui attendaient en file pour acheter du pain ont été tués par des soldats russes qui ont ouvert le feu sur eux en matinée : une attaque « préméditée », selon l’Ukraine.

Dans cette même ville, cinq corps, dont trois enfants, ont été trouvés sous les décombres d’un logement après un assaut aérien, ont dit les secouristes.
La ville de Zaporojie, qui accueille les réfugiés du sud, a été visée pour la première fois hier, la gare ayant été touchée par au moins un missile.
Here's President Biden calling Putin a "war criminal" — the first time he's used the term to describe the Russian president (roughly :35 seconds in) #Ukraine️ pic.twitter.com/GL6Qy5prNr
— Courtney Norris (@courtneyknorris) March 16, 2022
« Cynisme et cruauté »
Un théâtre où se réfugiaient « plus d’un millier de civils » a été gravement endommagé par une frappe à Marioupol, a annoncé hier la mairie de la ville assiégée.

À l’avant et à l’arrière de la bâtisse, le mot « enfant » avait pourtant été écrit en russe de façon à être lu depuis les airs. Au moins 103 enfants ont été tués, selon CNN.
« Il est impossible de trouver les mots pour décrire le niveau de cynisme et de cruauté avec lequel les envahisseurs russes anéantissent les habitants pacifiques » de Marioupol, s’est indignée la mairie dans son communiqué.
Des tirs d’artillerie sur un convoi de plus de 70 véhicules civils qui quittaient la cité portuaire ont fait un nombre indéterminé de morts et de blessés, mais un enfant a été grièvement atteint, d’après l’Ukraine.
« Poutine s’en prend à des immeubles résidentiels, à des maternités, à des hôpitaux. C’est abominable », a martelé le président américain Joe Biden en le qualifiant pour la première fois de « criminel de guerre ».
Traîtres et moucherons
Le ministère russe de la Défense a démenti avoir bombardé le théâtre en rejetant à nouveau la faute sur un bataillon nationaliste ukrainien, qu’il avait déjà mis en cause pour l’explosion d’un hôpital pédiatrique la semaine dernière. Il a également nié le massacre à Tcherniguiv.
L’armée russe a néanmoins relâché le maire de Melitopol Ivan Fedorov, qui avait été enlevé le 11 mars.
« Il me faut un ou deux jours pour me remettre et ensuite je suis à vos ordres pour contribuer à notre victoire », a-t-il déclaré à son président.
Mince lueur d’espoir, les pourparlers avancent et les parties discuteraient désormais d’« un compromis », qui ferait de l’Ukraine un pays neutre, sur le modèle de la Suède et de l’Autriche, a fait savoir un porte-parole du Kremlin.
-Avec Roxane Trudel