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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

La timide qui se transforme en bête de scène

Leylah Fernandez n’a ressenti aucune gêne face à Naomi Osaka

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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2021-09-04T19:27:32Z
2021-09-05T03:27:14Z
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Il existe deux Leylah Fernandez. Il y a l’adolescente réservée, qui s’entoure de peu d’amis. Et il y a la joueuse de tennis qui veut animer le spectacle dans les plus grands stades du monde.

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C’est la seconde Leylah qui s’est présentée sur le court Arthur-Ashe des Internationaux des États-Unis vers 19 h, vendredi. 

C’est elle qui a brandi le poing au fil des coups gagnants qu’elle infligeait à la troisième mondiale. 

Et c’est elle qui a célébré, les bras dans les airs, ce score de 5-7, 7-6 (2) et 6-4 en sa faveur. 

Ça devait être l’immense stade bondé, la frénésie des fans, l’euphorie de cet énorme moment. Car jamais n’avait-on vu la Lavalloise de 18 ans aussi confiante, aussi exubérante que dans sa victoire – sa plus importante à ce jour – face à la Japonaise Naomi Osaka. 

« Une artiste »

« C’est ça Leylah, a expliqué au Journal son papa et entraîneur, Jorge Fernandez. C’est une artiste ! Elle est très privée, très réservée. Mais elle connaît son métier et elle veut donner un show. Elle aime faire vivre des émotions. »

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Car il existe deux genres de joueurs. Il y a ceux qui foulent le central du plus grand stade de tennis au monde la peur au ventre, impressionnés par ses quelque 23 000 places assises. 

Et il y a ceux qui arrivent dans l’arène avec comme but d’offrir leur plus belle prestation devant cette foule déchaînée. 

« À la maison, je suis très calme. Mais vendredi, je suis entrée sur le terrain avec comme mentalité de performer, de faire le spectacle, de m’amuser, a dit la Québécoise, hier. Je ne voulais pas juste regarder la balle de tennis passer. »

Pour Jorge Fernandez, c’est en partie cette attitude qui permettra à sa fille de continuer à gravir les échelons du classement de la WTA. « Elle doit montrer cette confiance, car elle joue contre des caractères très forts. Il faut qu’elle soit combative aussi », a-t-il analysé. 

Nerveuse, mais en confiance

Leylah a reconnu qu’elle était nerveuse au moment de fouler le Arthur-Ashe, qu’elle voyait bondé pour la première fois. Mais la jeune athlète était aussi très confiante. 

« Mais quand je suis arrivée sur le terrain, j’étais heureuse, a-t-elle dit après le match. J’ai tenté d’utiliser l’énergie de la foule à mon avantage. Ça m’a aidée, c’est sûr. Au moment où j’ai frappé ma première balle, je me suis dit que j’étais venue pour travailler. »

Pourtant, à l’autre extrémité du court se trouvait une joueuse que Fernandez respecte, admire même. Une fille qui possède quatre trophées du Grand Chelem, qui a été numéro 1 mondiale, et qui n’hésite pas à se lever pour défendre les enjeux auxquels elle croit : l’égalité des races, la santé mentale. 

Et aussi, une athlète à qui elle concédait 70 rangs au classement féminin – Osaka est troisième et Fernandez, 73e.  

« Je l’ai vue gagner le US Open, son premier US Open. Je l’ai vue remporter l’Open d’Australie l’année suivante. La voir en action et apprendre de son jeu m’a aidée à devenir la joueuse que je suis aujourd’hui », a analysé la Lavalloise. 


Leylah Fernandez aura besoin du même genre de confiance dimanche, lorsqu’elle se mesurera à l’Allemande Angelique Kerber, 16e favorite. Une fille, qui comme elle, est gauchère. Et qui comme Osaka, a remporté des tournois du Grand Chelem.

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