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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La tenue d’un (vrai) sommet sur l’habitation est urgente

En avril prochain, le Parti Québécois consacrera son Conseil national à la crise du logement

Photo d'archives, Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Josée Legault

Josée Legault

2024-01-24T05:00:00Z
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Dans ma chronique d’hier, j’expliquais la cause première d’une crise du logement dont les proportions sont devenues alarmantes. Soit la trop longue inertie de la classe politique, tous paliers confondus à travers le pays, devant une crise qui, dans les faits, sévissait déjà depuis plus d’une décennie.  

Ce n’est pas la seule cause. C’est sûr. Jusqu’au réveil beaucoup trop tardif des décideurs politiques en ce début d’année, leur inaction béate en fut néanmoins le principal carburant. À force de ne rien faire de «structurant», le marché locatif est devenu carrément fou.  

Au Québec, incapable de comprendre la situation dramatique de plus en plus de locataires, la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, est aussi une catastrophe politique. Alors, que faire? 

La semaine dernière, le Parti Québécois annonçait la création de son propre «chantier national» sur l’accès au logement et à la propriété. Son chef, Paul St-Pierre Plamondon, annonçait aussi qu’en avril, le Conseil national du PQ serait consacré à «la crise du logement, l’accessibilité et l’abordabilité».  

En avance dans les sondages pour le moment, le chef péquiste a compris l’essentiel. S’il veut porter son option souverainiste jusqu’en campagne électorale en 2026, il devra présenter du même coup une plateforme étayée sur les grands dossiers malmenés: santé, éducation et logement.  

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Un impératif politique majeur 

Comme le disait Jacques Parizeau, dont le double engagement aux élections de 1994 était la tenue d’un référendum et une gouverne responsable d’ici là, le PQ peut et doit «marcher et mâcher de la gomme en même temps».  

Sinon, impossible de solliciter un mandat pour gouverner. Au PQ, ce boulot doit commencer maintenant. Car personne ne sait si la chute de la CAQ se poursuivra ou si François Legault finira par retrouver sa boussole perdue. 

De toute manière, pour les partis d’opposition, l’ampleur de la crise du logement est telle qu’elle devient nécessairement pour eux un impératif politique majeur.    

On verra ce qui sortira du «chantier national» du PQ. Quand on y ajoutera les propositions constructives faites aussi par Québec solidaire, dont un moratoire sur les évictions quand le taux d’inoccupation est inférieur à 3%, le résultat devrait former un panier de mesures d’intérêt public. 

Un sommet et ça presse 

Dans les faits, le sérieux et l’élargissement inquiétant de la crise commandent la tenue urgente d’un sommet national de l’habitation. Un vrai. Comme je l’écrivais au printemps dernier, de nombreuses voix le réclament avec raison.   

Ce sommet devrait réunir des élus de tous les paliers. Des locataires et des locateurs. Des organismes porte-parole. Des médecins de famille. Des constructeurs. Des travailleurs sociaux. Des psychologues. Des personnes frappées par la crise. Des sans-abri. Etc.  

Seul le gouvernement actuel a tous les outils pour le faire. Mais si, au contraire, il s’entêtait à rester seul dans sa chambre d’écho sur un dossier aussi vital pour le bien-être des citoyens, il commettrait alors une grave erreur. Autant sur le plan politique que sur le plan social.   

À moins de vivre sur une autre planète ou dans une tour d’ivoire, la tenue d’un vrai sommet national de l’habitation est plus urgente que jamais. 

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