Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

La «taxe carbone» coûte cher aux Québécois, selon Éric Duhaime

Le chef du PCQ veut abolir la taxe québécoise sur le carbone afin de diminuer non seulement le coût à la pompe, mais aussi le prix des marchandises

Photo DIDIER DEBUSSCHERE
Partager
Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-05-23T04:00:00Z
Partager

Le conservateur Éric Duhaime veut abolir la taxe québécoise sur le carbone afin de diminuer non seulement le coût à la pompe, mais aussi le prix des marchandises. Sa solution: cesser de financer la transition écologique.

• À lire aussi: L’inflation frappe plus fort au Québec à cause du marché du carbone

• À lire aussi: Essence et coût de la vie: un ras-le-bol généralisé des consommateurs québécois

Depuis le retrait de la taxe carbone ailleurs au Canada, les entreprises québécoises sont les seules en Amérique du Nord à devoir payer un droit de polluer.

La facture, plaide le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), est refilée aux consommateurs.

«On ne peut pas, comme gouvernement au Québec, mettre nos entreprises et nos travailleurs à un désavantage, alors que le reste du continent ne fait pas d’efforts», plaide Éric Duhaime en entrevue avec notre Bureau parlementaire.

Un sondage Léger-Le Journal-TVA a révélé cette semaine que 56% des Québécois veulent que cette tarification soit abolie.

En effet, la participation des pétrolières québécoises au marché du carbone ajoute un montant d’environ 10 cents le litre à la pompe, ce qui en fait une «taxe» indirecte.

Ce montant se répercute sur les automobilistes, mais aussi dans le transport des marchandises, et donc, sur les prix en magasin.

Publicité

Le chef conservateur donne l’exemple des agriculteurs dans Arthabaska, où il fait campagne en vue de l’élection partielle pour remplacer le député caquiste démissionnaire Eric Lefebvre.

«Leurs concurrents qui vendent des fruits et des légumes en Ontario ou au Nouveau-Brunswick, qui approvisionnent aussi nos supermarchés, eux n’ont pas cette charge», fait-il valoir.

Au diable, la transition

À Québec, le gouvernement Legault souligne que le marché du carbone a permis de récolter 1,5 milliard $ l’an dernier, une somme qui permet de financer l’électrification des transports et d’autres mesures pour la transition écologique.

Pour le ministre de l’Environnement, Éric Duhaime est «le maître des raccourcis» quand il prétend qu’une sortie peut se faire à coût nul.

L’Ontario fait face à des poursuites judiciaires depuis son retrait en 2018, rappelle Benoit Charette.

Les entreprises québécoises qui ont cotisé ces dernières années seraient, elles aussi, «en droit de demander des compensations si l’on devait se retirer du jour au lendemain», estime le ministre.

Éric Duhaime ne s’en cache pas, un gouvernement conservateur réduirait drastiquement les mesures de réduction des GES une fois privé de la manne de cette «taxe carbone».

«Je ne dis pas qu’on ne ferait rien. Je dis juste qu’on va avancer au même rythme que les autres États», affirme le chef conservateur.

Le poids du Québec dans le monde, estime-t-il, est insuffisant pour influencer ses voisins. «On ne peut pas se mettre en avant de la parade, espérer que les autres vont suivre et appauvrir les Québécois entretemps», dit Éric Duhaime.

S’harmoniser avec l’Ontario

En plus d’abolir la «taxe carbone» québécoise, le PCQ propose de diminuer la TVQ sur les carburants. «Je pense qu’il faut le faire pour être sûr que le prix soit compétitif avec l’Ontario», affirme Éric Duhaime.

Du même souffle, il critique la sortie du chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon, qui promettait lui aussi cette semaine de s’harmoniser avec la province voisine, sans abolir la «taxe carbone».

En 2022, le PQ s’engageait plutôt à surtaxer les pétrolières. «Il y a une élection partielle qui s’en vient et l’on sait que ce n’est pas très populaire, les taxes sur l’essence», observe Éric Duhaime.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité