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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

La taupe d'un oligarque russe au sein du FBI

Vladimir Poutine et Oleg Deripaska.
Vladimir Poutine et Oleg Deripaska. Photo d’archives
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Photo portrait de Normand Lester

Normand Lester

2023-02-01T05:00:00Z
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Un ancien haut responsable du FBI chargé des enquêtes sur les oligarques russes vient d’être inculpé pour avoir été à la solde de l’un d’eux alors qu’il était à l’emploi de la police fédérale américaine.

Charles McGonigal, responsable du contre-espionnage du FBI à New York de 2016 à 2018, est accusé de s’être mis au service d’Oleg Deripaska, un magnat de l’aluminium qui a déjà été l’homme le plus riche de Russie. Il est considéré comme un allié de Poutine et a des liens avec le crime organisé russe.

Cette affaire est embarrassante pour le FBI, qui mène actuellement des enquêtes politiquement délicates sur la mauvaise gestion de documents secrets par Trump et Biden. Les républicains au Congrès s’apprêtent à ouvrir des enquêtes sur l’organisation, l’accusant de partialité en faveur des démocrates.

  • Écoutez la chronique de Normand Lester via QUB radio :

L’oligarque et la campagne de Trump

Deripaska avait des relations d’affaires – on parle de millions de dollars – avec Paul Manafort, le directeur de la campagne de Trump en 2016, qui sont au centre des allégations d’ingérence russe dans l’élection présidentielle.

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Le respecté chroniqueur du Philadelphia Inquirer Will Bunch rapporte que Manafort a partagé des données clés de la campagne avec un Russe lié à Deripaska.

À la fin de la campagne, alors que les sondages donnaient une avance à Hillary Clinton, l’avocat de Trump, Rudy Giuliani, a déclaré à Fox News que le candidat républicain avait «une surprise ou deux dont vous allez entendre parler dans les prochains jours. Je veux dire, je parle de très grosses surprises». Giuliani s’était vanté par la suite d’avoir des sources au FBI.

Lorsque le directeur du FBI, James Comey, révéla qu’une enquête était ouverte sur des courriels d’Hillary Clinton qui auraient contenu des informations secrètes, le New York Times y consacra un article de première page.

Citant ensuite des «sources de renseignement», le Times rapporta que le FBI n’avait pu détecter d’ingérence russe en faveur de Trump comme l’affirmaient Clinton et les démocrates. Les deux nouvelles furent reprises par l’ensemble des médias américains. Ces informations étaient fausses. Un coup dur pour Clinton.

Will Bunch cite un expert qui estime qu’elles ont fait perdre à Clinton suffisamment de points de pourcentage pour l’empêcher d’obtenir la majorité au collège électoral. Les services de renseignement américain devaient plus tard conclure que les Russes s’étaient effectivement ingérés dans l’élection.

McGonigal, la source du Times?

Qui a divulgué les fausses informations sur Clinton et assuré le New York Times que la Russie n’essayait pas d’aider Trump à gagner l’élection?

Bunch se demande si c’est McGonigal qui a induit en erreur le média d’information le plus influent des États-Unis.

L’enquête de l’inspecteur général du ministère de la Justice, Michael Horowitz, sur le bureau de New York du FBI a duré quatre ans et n’a pas permis de trouver l’origine des fuites.

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