La Syrie annonce une hausse de 200% des salaires et retraites dans le public

AFP
La Syrie a annoncé dimanche une augmentation de 200% des salaires et pensions du secteur public, dans un contexte de crise économique aiguë, après un récent allègement des sanctions internationales.
Plus de 10 ans de guerre civile ont lourdement affecté l’économie syrienne et endommagé gravement les infrastructures du pays. Avant le début du conflit, en 2011, un dollar valait environ 50 livres. La monnaie locale a depuis perdu plus de 90% de sa valeur.
Selon l’ONU, plus de 90% de la population vit aujourd’hui dans la pauvreté.
Dans un décret publié par les médias d’État, le président Ahmad al-Chareh a ordonné une augmentation de 200% des salaires pour l’ensemble des agents civils et militaires des ministères, départements et institutions publics.
Le décret porte le salaire minimum des fonctionnaires à 750 000 livres syriennes par mois, soit environ 75$ US, contre 25$ US auparavant.
Un second décret accorde la même hausse de 200% aux pensions de retraite.
Depuis la guerre civile de 2011, déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie par l’ancien pouvoir, la Syrie fait face à une crise économique sévère, aggravée par les sanctions internationales.
Le mois dernier, les États-Unis et l’Union européenne ont annoncé un assouplissement des sanctions économiques afin de soutenir la relance amorcée par le nouveau pouvoir islamiste.
En mai, le ministre syrien des Finances, Mohammed Barnieh, a déclaré que le Qatar, principal soutien du nouveau gouvernement, s’est engagé à financer une partie des salaires du secteur public.
Les décrets publiés dimanche ne précisent pas la source de financement des nouvelles hausses.
La Syrie compte environ 1,25 million de fonctionnaires, selon les chiffres officiels.
De nombreux Syriens doivent patienter de longues heures devant les banques ou les distributeurs automatiques pour retirer de l’argent en raison de pénuries de liquidités qui surviennent sur fond d’inflation.