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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

La superbe du Félix en beau joual vert

Félix est gentil, Félix est respectueux, Félix est poli, Félix est bien élevé, mais Félix est en beau sacrame...

Getty Images via AFP
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Photo portrait de Jean-Nicolas Blanchet

Jean-Nicolas Blanchet

2025-09-02T15:30:00Z
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Une des citations cultes du film Slapshot, c’est que «Dave, c’t’une terreur, Dave c’t’un tueur, mais Dave est magané». Mon cerveau fait peut-être des liens étranges, mais ça me fait penser à notre Québécois en quart de finale au US Open. Félix est talentueux, Félix est gentil, Félix est respectueux, Félix est poli, Félix est bien élevé, mais Félix est en beau sacrame...

Et c’est beau à voir. Ça marche! Je l’ai écrit souvent et je ne suis pas le seul. Félix est dur à ne pas aimer. Il a tout. On voudrait qu’il soit notre gendre. Mais à un moment donné, je me demandais s’il n’était pas très ou trop aimable.

Car les joueurs de tennis ne sont pas toujours aimables. Plusieurs sont baveux, chialeux, mauvais perdants, mauvais gagnants, méprisants ou impitoyables.

Félix, c’est un des plus fins. Il le dit à l’arbitre s’il s’est trompé en sa défaveur. Il est philanthrope, fairplay et empathique.

C’est cool. Ce serait dommage si Félix était un mangeux de marde.

Aimable, mais pas trop

Mais à un moment donné, il faut que ses adversaires ne le trouvent pas aussi aimable. Quand tu affrontes quelqu’un que tu trouves aimable dans un sport, tu t’inquiètes pas tant que ça, il me semble.

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Il y a trois mois, après sa contre-performance à Roland-Garros (pour la première fois depuis six ans, il était question de le voir sortir du top 50), j’écrivais que je souhaitais que Félix oublie un peu la pression, le stress d’échouer et qu’il retrouve son cœur d’enfant. Qu’il parte jouer à un minigolf de pirate ou qu’il mange une pomme de tire après des montagnes russes.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Il n’a pas fait ça. Mais il est arrivé autre chose. Un autre joueur, Alexander Zverev, le troisième au monde, a dit publiquement que Félix pouvait être très bon ou très mauvais.

Je ne suis pas à New York, mais j’ai un bon contact sur place qui couvre tout ça. Je suis marié avec elle. Quand Zverev a dit ça, on se demandait, elle et moi, à quel point c’était baveux. Si ça allait froisser Félix. On ne voulait pas faire de l’enflure non plus ou créer une fausse controverse. Ç’a donné ce texte. 

Après coup, je réalise qu’on a quasiment sous-estimé à quel point ç’a piqué Félix.

Respecter son jeu

Vous l’avez vu après sa victoire. Il a invité les 14 000 fans à crier plus fort. «Je joue aussi pour me faire respecter [...] Je sais ce que je vaux et je veux le prouver aux gens», a-t-il lancé après le match. C’était une réplique à Zverev. C’était aussi un message pour exprimer qu’il est bien heureux qu’on respecte sa personne, mais qu’il ne faut pas manquer de respect au joueur de tennis.

Contrairement à ce que j’ai écrit il y a trois mois, Félix ne s’est pas amélioré en se vidant la tête. Ça semble plutôt avoir changé quand il s’est mis en beau fusil. Au golf, c’est rare que ça marche. Visiblement pour Félix, au tennis, ça fonctionne.

Quand ça compte, Félix est époustouflant à New York. Sur les balles de bris, lors des match un, deux et quatre, son taux de réussite a été de 57%, 50% et 63%. C’est phénoménal. En carrière, il obtient en moyenne 37%.

En retour, sa moyenne à vie, c’est 36%. Il a dépassé 40% pour trois de ses quatre matchs. Son pourcentage de succès sur son premier service est aussi dans le plafond.

Il arrive toujours de bonnes choses aux bonnes personnes. Disons que, pour Félix, il arrive encore plus de bonnes choses aux bonnes personnes en beau joual vert.

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