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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

L’autobus électrique: la solution optimale du transport urbain à Québec

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Denis Poussart, Professeur émérite, Université Laval

2021-10-18T09:00:00Z
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Lorsque la Ville de Québec a retenu l'idée du tramway, il y a déjà 8 ans, elle n'a pas anticipé la révolution qui s'amorcerait dans le transport urbain.

Après l'automobile, le progrès des batteries rechargeables de nouvelle génération a conquis l'industrie du transport en commun.

Curieusement, même l'analyse du BAPE a ignoré cette transformation radicale.

L'autobus électrique — dont la motricité est assurée par un système de batteries qui peuvent se recharger en quelques minutes et fournir une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres — est aujourd'hui proposé en configurations diverses par de nombreux fabricants.

L'autobus articulé LVSe, à longue autonomie et à charge rapide, de Nova Bus (Québec, filiale de Volvo), démontre déjà ses qualités supérieures.

Des véhicules biarticulés de 24 m, actuellement mis en service par Île-de-France Mobilités et fabriqués par un consortium incluant Alstom, en sont un autre exemple. L'autobus électrique possède une multitude d'avantages qui en feraient la solution optimale pour Québec.   

  • Sans rails, ni large plateforme en ciment, ni poteaux de lignes aériennes d’alimentation, ni dédoublement des égouts et des aqueducs le long des rails; seulement des bornes de recharge bien dimensionnées aux extrémités du parcours;   
  • Voies réservées ou dédiées, de largeur et de construction conventionnelles; 
  • Aucun dommage irréparable comme l'abattage de centaines, voire de milliers d'arbres, ni dégradation architecturale et esthétique, ni déchirure de certains quartiers tronçonnés par une plateforme en ciment;   
  • Tracé sans tunnel — roulement sur pneus; silencieux et confortable;   
  • Motricité parfaitement adaptée. Capable de fournir directement une grande force pour gravir les côtes, le moteur électrique réduit aussi les coûts opérationnels en rechargeant les batteries dans les descentes;  
  • Satisfaction des pointes de demande et des périodes creuses par rames de capacité variable, simple, double (articulé) ou triple (biarticulé) — tracé facilement modifiable qui permettra l'adaptation aux besoins futurs;   
  • Coûts réduits par une infrastructure bien plus légère que pour un tramway; 
  • Étalement des investissements avec l'évolution des besoins. Cette évolution est incertaine en raison du travail à distance ayant pris de l'ampleur depuis la pandémie.   

Toutes les grandes villes canadiennes — Montréal, Toronto, Ottawa, Saskatoon, Calgary, Victoria, Vancouver — ont compris la supériorité de cette approche et vont bientôt l'adopter.

Bordeaux, ville jumelle de Québec, dispose d'un vaste réseau de tramways amorcé il y a 20 ans.

Son réseau, devenu insatisfaisant, s'active pour prendre la direction de l'autobus électrique.

L'année dernière, Paris a passé une commande de 800 unités.

Il est encore temps, ici, de recalibrer le choix de notre Ville pour qu'elle choisisse l'autobus électrique de nouvelle génération, véritable futur du transport urbain.

PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE
PHOTO DIDIER DEBUSSCHÈRE

Denis Poussart

Professeur émérite

Université Laval

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