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L'article provient de Le Journal de Montréal
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La sécurité à Washington en question à deux semaines de l’investiture de Joe Biden

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2021-01-07T21:05:53Z
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Comment les manifestants pro-Trump ont-ils pu pénétrer aussi facilement dans l’enceinte du Capitole? Le dispositif de sécurité du bâtiment du Congrès était très critiqué, jeudi, au lendemain des violences qui ont ébranlé Washington. 

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La facilité avec laquelle les services de sécurité ont été débordés par plusieurs centaines de partisans du président républicain brandissant des drapeaux «Trump 2020» et vêtus de tenues de camouflage «est un échec massif», a estimé le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell, annonçant une enquête.

«La sécurité du Capitole doit être complètement revue», a tweeté le sénateur démocrate d’Hawaï Brian Schatz.

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La police du Capitole, un service fédéral fort de 2300 agents responsables de la sécurité du Congrès, de ses élus et de son personnel, n’était pas préparée pour répondre à des violences, a reconnu son directeur, Steven Sund, dans un communiqué.

Juridictions séparées

La capitale américaine et les services de sécurité du Congrès avaient planifié leur réponse à une manifestation des partisans de Donald Trump. Mais «je n’ai jamais rien vu comme le violent assaut [de mercredi] contre le Capitole pendant mes 30 ans de carrière à Washington», a déclaré M. Sund.  

  • Écoutez le correspondant de TVA Nouvelles à Washington, Richard Latendresse, avec Benoit Dutrizac sur QUB radio:   

Un agent de la police du Capitole a tiré mortellement sur une manifestante qui tentait de pénétrer dans une zone du Congrès à travers une vitre brisée. L’agent a été suspendu et une enquête est ouverte, a précisé M. Sund, soulignant que la situation était alors particulièrement chaotique et que d’autres policiers avaient désamorcé au même moment deux engins explosifs à l’extérieur du bâtiment.

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Comme souvent aux États-Unis, la multiplication des juridictions a compliqué la réponse des autorités.

Soulignant le statut administratif particulier de la capitale américaine, qui est distincte des États limitrophes du Maryland et de la Virginie, mais qui n’est pas un État à part entière, la mairesse de la ville, Muriel Bowser, a souligné au cours d’une conférence de presse qu’elle n’avait pas l’autorité d’envoyer l’armée, la police ou la Garde nationale dans l’enceinte du Congrès, qui est un bâtiment fédéral.

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«La police du Capitole et les dirigeants du Congrès n’ont pas pris la décision de demander le soutien de la Garde nationale» en prévision du rassemblement des pro-Trump, pourtant annoncé depuis plusieurs jours, a-t-elle souligné.

La police municipale n’a été appelée à la rescousse qu’à 13h, bien après les premières intrusions de manifestants pro-Trump, a indiqué son chef, Robert Contee.

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«Ça allait déjà assez mal à ce stade», a-t-il ajouté, faisant état de 68 arrestations, dont 41 dans l’enceinte du Capitole.

Violences «jamais imaginées»

Les réservistes de la Garde nationale, qui avaient été déployés en grand nombre lors des manifestations antiracistes de l’été, avaient été mis en état d’alerte autour de la ville, mais en nombre limité et sans armes.

Le secrétaire à l’armée de Terre, Ryan McCarthy, qui dirige de facto la Garde nationale de la capitale fédérale, justement parce qu’elle n’est pas un État, a reconnu au cours de la même conférence de presse que les services de sécurité s’attendaient à des manifestations, mais n’ont «jamais imaginé» un assaut contre le Congrès.

Mme Bowser a prolongé pour quinze jours l’état d’urgence, soit jusqu’à la cérémonie d’investiture de Joe Biden, prévue le 20 janvier sur les marches du Capitole.

En outre, M. McCarthy a annoncé qu’une barrière de deux mètres de haut était en cours d’érection pour protéger l’ensemble du complexe du Congrès, qui comprend le célèbre bâtiment surmonté d’une coupole, mais aussi plusieurs immeubles de bureaux, jusqu’au 20 janvier.

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D’autres réservistes ont été appelés en renfort pour éviter tout nouvel incident d’ici la fin du mandat de Donald Trump, qui a promis jeudi dans un communiqué un transfert «pacifique» du pouvoir sans pour autant reconnaître sa défaite électorale.

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