La SAAQ est responsable de la panne

Nicolas Lachance
Contrairement à ce que la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ) a plaidé, Microsoft n’a rien à voir avec la panne majeure qui a paralysé ses services durant plus de 40 heures. Ce sont des employés de la société d’État qui ont créé ce chaos en faisant des manipulations dans son système informatique, a appris notre Bureau parlementaire.
Mercredi matin, la SAAQ affirmait que la panne qui a touché les services de la SAAQ avait été causée par un problème provenant de Microsoft Azure.
«La panne était liée à un parc de serveurs Microsoft soutenant plusieurs services essentiels de la SAAQ», a affirmé la SAAQ.
Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Gilles Bélanger, a également fait cette affirmation jeudi devant la presse parlementaire.
Lors de l’étude des crédits, le ministre et son sous-ministre ont toutefois nuancé leurs propos, admettant que la cascade d’événements avait commencé en raison d’une manipulation qui avait été réalisée par des employés de la SAAQ.
«C’est nous qui faisons les opérations d’entretien, donc c’est nous qui sommes maîtres du déploiement des correctifs. C’est un nuage privé, installé sur site», a confirmé le sous-ministre adjoint, Sylvain Goulet.
Une mise à jour en cause
Selon nos informations, jamais le réseau de Microsoft n’a été victime d’un bris ou d’un problème.
Tous les indicateurs au Québec étaient au vert.
En réalité, c’est une mise à jour incluant des données de CASA/SAAQclic effectuée par des employés de la société d’État qui a provoqué la panne majeure.
Les données qui ont été manipulées étaient certes hébergées sur une plateforme Microsoft Azure, mais elles étaient gérées par la SAAQ.
Microsoft aurait accompagné la SAAQ dans ce processus, mais l’erreur a été causée par la SAAQ et ses propres données.
En fin de journée vendredi, la SAAQ a indiqué qu’elle ne voulait maintenant plus émettre de «conclusion hâtive» et a décidé de mandater une firme externe pour qu’elle «puisse faire un audit neutre sur les causes de la panne».
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Retour graduel
Mardi, les systèmes informatiques de la SAAQ sont graduellement tombés en panne.
Au maximum de la panne, les policiers et les contrôleurs routiers n’avaient plus accès aux données critiques leur permettant de faire leur travail et d’identifier les conducteurs.
Par exemple, le système de vérification des permis de conduire et de l’immatriculation utilisé par les corps policiers était inaccessible.
La SAAQ a dû fermer ses succursales mercredi et annuler des milliers de rendez-vous.
Les services ont repris graduellement depuis jeudi, mais selon le ministre du Numérique, Gilles Bélanger, «le problème n’est pas résolu».
Toujours selon nos informations, le ministre aurait demandé à la SAAQ un plan de contingence afin d’éviter une autre panne lors des prochaines mises à jour du système.
Selon le Vérificateur général du Québec, le projet fiasco CASA/SAAQclic coûtera minimalement 1,1G$ aux contribuables, soit 500M$ en extra.
Le déploiement désastreux de SAAQclic a mené à des bogues informatiques, des fermetures du service, des retards dans la prise de rendez-vous et de longues attentes dans les succursales.
Le premier ministre a déclenché une commission d’enquête publique afin de faire la lumière sur ce bordel informatique.
La commission Gallant a commencé la semaine dernière et devra remettre son rapport d’ici l’automne.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.