La SAAQ au bord du gouffre: les libéraux réclament la mise sous tutelle

Patrick Bellerose
François Legault doit reprendre la responsabilité de la SAAQ des mains de la ministre Geneviève Guilbault, affirme le Parti libéral du Québec. Il réclame la mise sous tutelle de la société d’État, poussée au bord du gouffre financier par le fiasco SAAQclic.
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«Ce matin, nous demandons à François Legault de s’impliquer, de s’intéresser à la SAAQ et de mettre la Société d’assurance automobile du Québec sous tutelle, sous la gouverne de François Legault directement», a déclaré le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, mercredi matin.
Ainsi, un administrateur serait nommé pour superviser la gestion de la société d’État et relèverait directement du bureau du premier ministre.
La veille, la commission Gallant sur le scandale SAAQclic révélait que le déficit anticipé de la SAAQ atteint 1 G$.
Pour équilibrer son budget, celle-ci envisage de piger dans le fond réservé aux accidentés de la route, soulignait Daniel Pelletier, ex-directeur de la vérification, retraité depuis 2024.
Les libéraux reprochent à la ministre Guilbault de ne pas avoir repris le contrôle de la SAAQ depuis les révélations sur le fiasco de son virage numérique.
De plus, la ministre s’est montrée ouverte à laisser la société d’État piger dans le fonds réservé aux accidentés de la route pour payer certaines dépenses, comme les campagnes de sensibilisation à la sécurité routière.
Selon Marc Tanguay, cela démontre que la SAAQ cherche à se libérer une marge de manœuvre financière afin de payer les dépassements de coûts liés à sa transformation numérique.
Il est plus que temps que François Legault s’intéresse au fiasco SAAQclic.
— Marc Tanguay (@marc_tanguay) May 28, 2025
Pendant que la commission d’enquête regarde le passé, aujourd’hui encore le feu continue de brûler et le problème ne cesse de s’aggraver. À partir de combien de milliards de dollars François Legault… pic.twitter.com/t7BoLmp9r1
Projet en déroute
D’abord évalués à 638 M$ sur 10 ans en 2017, le projet et son entretien devraient finalement coûter 1,1 G$, selon la Vérificatrice générale.
«Mme Guilbault n’a jamais été responsable de rien. Elle n’a pas vu venir le scandale et le fiasco SAAQclic. Elle n’a pas vu, maintenant, le déficit accumulé au niveau de la SAAQ. On a demandé sa démission depuis le début, le temps nous donne raison», a commenté le libéral Monsef Derraji, aux côtés de son chef par intérim.
«Elle ne s’occupe pas du tout de la santé financière de la SAAQ», a-t-il ajouté.
Interpellé par la presse parlementaire, le premier ministre François Legault a dit vouloir attendre la fin des travaux de la commission Gallant.
«On fait une commission d’enquête publique. On va faire toute la lumière et on va prendre des décisions après les résultats», déclare-t-il.