La SAAQ a détourné la démocratie!
Pas besoin d’espions chinois pour détourner notre démocratie!
Richard Martineau
On parle beaucoup d’ingérence dans notre processus électoral, depuis quelque temps.
Des agents russes, indiens ou chinois qui tentent d’influencer les résultats de nos élections.
«C’est un détournement des règles démocratiques, dit-on. Des pays étrangers se mêlent de nos affaires internes! Scandale!»
COMME IXE-13
C’est sûr que des histoires d’espions, ça frappe l’imaginaire.
Des «postes de police» illégaux à Brossard, des agents étrangers qui tentent de soudoyer nos politiciens, des agents secrets qui font pression auprès de certaines communautés afin d’influencer leur vote...
On dirait un épisode d’IXE-13.
Des gars louches en imperméable qui manigancent des coups fourrés dans un sous-sol. Et qui envoient des messages codés à leur ambassade.
«Papa a de longues moustaches! Je répète: papa a de longues moustaches!»
Mais il y a une autre sorte d’ingérence.
Moins exotique, moins romantique.
Comme les membres d’un conseil d’administration d’un organisme gouvernemental, par exemple, qui tripotent des chiffres afin de cacher un scandale qui pourrait avoir un impact direct sur les résultats d’une élection...
Ça, c’est de l’ingérence, les amis!
C’est ce qu’auraient fait les membres du C. A. de la SAAQ.
En 2022, alors que le Québec était en pleine campagne électorale, les membres du C. A. de la SAAQ auraient caché à la population des informations hyper-importantes qui auraient pu désavantager la CAQ!
À savoir que le projet SAAQclic, annoncé en grande pompe par le gouvernement Legault, s’en allait direct dans le mur avec des dépassements de coûts de 222 millions.
Les membres du C. A. de la SAAQ le savaient! Mais ils auraient décidé de cacher ces informations, car elles constituaient «un risque politique élevé» pour la CAQ!
Si c’est pas de l’ingérence, les amis, je m’appelle Tchang!
Pas besoin d’agents chinois, indiens ou russes pour influencer les résultats d’une élection, on est capable de le faire nous-mêmes!
Nous sommes tous allés voter en ignorant des faits importants qui auraient pu avoir un impact direct sur notre choix!
C’est comme des jurés qui se prononcent sur la culpabilité ou l’innocence d’un accusé en ignorant certains faits capitaux!
DES GENS «RESPECTABLES»
Tapez «conseil d’administration SAAQ» sur Google, et vous allez trouver le nom de toutes les personnes qui siègent sur le C. A. de l’organisme.
Un ancien sous-ministre du ministère de la Justice, un membre du C. A. de Revenu Québec, un membre d’un comité d’éthique et de déontologie, une avocate, une gestionnaire de la Banque du Canada...
Des gens bien. Respectables. Honorables.
Qui auraient dit: «On va prendre le trou de 222 millions, et on va le cacher à la population en jouant dans les livres...»
Les membres d’un C. A. ne sont pas censés être des garde-fous? Des gardiens de l’intégrité qui s’assurent que tout est fait dans les règles de l’art?
Voici ce qu’on peut lire sur le site de la SAAQ:
«Le conseil d'administration exerce un pouvoir décisionnel sur les orientations et actions de la SAAQ, afin que celle-ci s’acquitte de ses obligations et atteigne le niveau de performance attendu.»
Vite, une enquête!
Et si ces gens ont vraiment caché des faits importants, accusons-les.