Troisième Guerre mondiale évoquée par les Russes
Ukrainiens et Américains croient quant à eux que la Russie pourrait bien perdre le conflit qu’elle a déclenché

AFP
La Russie a une fois de plus bombé le torse, lundi, en parlant de son invasion de l’Ukraine, mais a poussé la menace à un autre niveau en évoquant que ce conflit puisse tourner en Troisième Guerre mondiale.
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« Le danger [d’une Troisième Guerre mondiale] est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer », a mis en garde le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavro, dans une entrevue avec l’agence de presse russe Interfax.
« Ainsi parle-t-on d’un danger ‘‘réel’’ de la Troisième Guerre mondiale. Cela signifie seulement que Moscou sent la défaite en Ukraine », a répondu sur Twitter le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba.
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De passage, la veille à Kyïv, le secrétaire à la Défense des États-Unis Lloyd Austin a, lui, estimé, que les Ukrainiens « peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».
De quoi redonner le sourire au président ukrainien, Volodymir Zelensky, qui a évalué, en soirée, que la victoire de son pays n’était qu’une question de temps.
Les États-Unis, qui ont annoncé une nouvelle aide militaire pour l’Ukraine de 700 M$ américains, ont accéléré dernièrement leurs livraisons d’équipements militaires, que Kyïv ne cesse de réclamer aux Occidentaux.
Les livraisons d’armes à l’Ukraine devraient être au centre d’une réunion, mardi, en Allemagne, des ministres de la Défense de 40 pays alliés.
« Il y a un mois, nous devions encore convaincre différents pays que miser sur l’Ukraine était un pari gagnant. Maintenant, tout le monde le sait », a lancé M. Zelensky.

Chemins de fer visés
Lundi, l’armée russe a notamment tiré des missiles sur des installations ferroviaires, faisant cinq morts et 18 blessés dans la région de Vinnytsia, dans le centre-ouest de l’Ukraine, relativement épargnée jusqu’ici.
Au total, cinq gares ont été visées.
Les Russes « essaient de détruire les voies d’approvisionnement de l’assistance militaro-technique offerte par des États partenaires. Pour ce faire, ils concentrent les attaques sur les nœuds ferroviaires », ont écrit sur Facebook les Forces armées ukrainiennes.
Statu quo à Marioupol
À Marioupol, presque entièrement contrôlée par les Russes, la situation semble toujours bloquée.
Les bombardements se sont poursuivi tout le week-end sur le complexe métallurgique Azovstal, où sont retranchés les derniers combattants avec près de 1000 civils. Moscou a annoncé unilatéralement un cessez-le-feu lundi, pour assurer le départ des civils.
Mais Kyïv a balayé cette annonce.
« Le couloir annoncé n’offre aucune sécurité, donc il n’y a pas d’évacuation », a indiqué la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk.
Par ailleurs, Sergueï Lavrov a accusé Volodymyr Zelensky de faire semblant de discuter avec Moscou.
« C’est un bon acteur [...], si on regarde attentivement et on lit attentivement ce qu’il dit, vous allez y trouver un millier de contradictions », a affirmé le chef de la diplomatie russe, cité par les agences de presse russes.
Mais « nous continuons de mener des négociations avec l’équipe » ukrainienne et ces contacts vont se poursuivre, a-t-il déclaré.
– Avec Camille Payant