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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La Russie a de grandes ambitions

Moscou souhaite contrôler l’ensemble du Donbass, et convoite même des territoires au-delà de l’Ukraine

La Croix-Rouge ukrainienne déplace une femme dans un bunker, à Severodonetsk.
La Croix-Rouge ukrainienne déplace une femme dans un bunker, à Severodonetsk. Photo AFP
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-04-23T03:27:28Z
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AFP | Moscou a annoncé, vendredi, viser le contrôle total du sud de l’Ukraine – et même au-delà de ses frontières – près de deux mois après le début de l’invasion de ce pays par l’armée russe, accusée par l’ONU d’actions « pouvant relever de crimes de guerre ».

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La « deuxième phase de l’opération spéciale » de Moscou viserait à contrôler le Donbass afin d’« assurer un couloir terrestre vers la Crimée », qui s’étirerait ensuite vers la Transnistrie, région séparatiste prorusse en Moldavie, selon un haut responsable militaire russe.

Lors de son passage dans la région moldave en mars dernier, Le Journal a pu compter cinq bases militaires russes en l’espace de 30 km.

Dans un communiqué, la Moldavie a exprimé sa « profonde préoccupation » auprès de l’ambassadeur russe à Chisinau, la capitale du pays.

« Cela ne fait que confirmer ce que j’ai dit à plusieurs reprises : l’invasion russe de l’Ukraine n’était qu’un début, ils veulent capturer d’autres pays », a renchéri le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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Marioupol en péril

Marioupol, que Moscou a dit jeudi avoir libéré, résiste encore aux forces russes, selon Kyïv.  

Les combattants ukrainiens « tiennent bon » dans l’immense complexe métallurgique Azovstal, qui compterait également jusqu’à 300 civils, selon le gouverneur régional, Pavlo Kyrylenko.

Cette ville est à la fois stratégique pour les Ukrainiens dans leur défense de la région, et pour les Russes dans leur volonté d’assurer une liaison terrestre vers la Crimée.

Une fosse commune à Manhush, à environ 20 km de Marioupol, est apparue entre le 19 mars (photo du haut) et le 3 avril dernier (ci-bas).
Une fosse commune à Manhush, à environ 20 km de Marioupol, est apparue entre le 19 mars (photo du haut) et le 3 avril dernier (ci-bas). Photos AFP

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a demandé vendredi à Vladimir Poutine la mise en place de couloirs humanitaires à Marioupol à l’occasion de la Pâque orthodoxe, célébrée dimanche.

Le Kremlin a répondu que Kyïv refusait la reddition des derniers soldats présents dans la zone, alors que l’armée russe se disait prête à observer à tout moment une trêve sur tout ou une partie de ce site pour permettre l’évacuation de civils. 

« Il ne faut pas se préparer pour une négociation, il faut se préparer pour une victoire et je trouve qu’on traîne de la patte un peu là-dedans », a fait savoir l’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney à QUB Radio.

Il souhaiterait que les pays occidentaux fournissent plus d’armement au pays envahi. 

Des crimes de guerre

L’Organisation des Nations unies (ONU) a répertorié vendredi une série d’actions des militaires russes pouvant relever, selon elle, de crimes de guerre.

« Les forces armées russes ont bombardé des zones peuplées, tuant des civils et détruisant hôpitaux, écoles et autres infrastructures civiles », a dit le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

Des hommes transportent un corps exhumé vers un camion réfrigéré d’une morgue, à Boutcha.
Des hommes transportent un corps exhumé vers un camion réfrigéré d’une morgue, à Boutcha. Photo AFP

L’ONU dit avoir documenté le « meurtre, y compris certains par exécution sommaire » de 50 civils à Boutcha, en banlieue de Kyïv.

L’Ukraine et les pays occidentaux ont accusé les troupes russes de massacre et de crimes de guerre après la découverte de dizaines de cadavres dans cette petite ville au nord-ouest de la capitale.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ira la semaine prochaine en Russie où il sera reçu par Vladimir Poutine avant de se rendre en Ukraine où il s’entretiendra avec le président Volodymyr Zelensky.

–Avec Camille Payant

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