La routine des jeunes familles de Shawinigan chamboulée
Patricia Hélie
Le quotidien de 30 000 résidents de Shawinigan est particulièrement complexe depuis qu’un avis d’ébullition de l’eau a été émis par la Ville le 2 décembre dernier et est toujours valide depuis.
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C’est le cas pour la famille du petit Mathéo. Le bambin de neuf mois adore jouer dans l’eau, mais depuis trois mois, la présence de parasites et de trihalométhanes dans l’eau du lac à la Pêche a toutefois beaucoup changé sa routine. Particulièrement celle du bain.
La maman de Mathéo, Martine Bonenfant, a commencé par lui donner quand même un bain, en s’assurant qu’il n’en ait pas dans la bouche. «Je demandais à mon conjoint de tenir les mains du bébé parce que je ne voulais pas qu’il mette ses mains dans l’eau parce qu’il les met automatiquement dans sa bouche. Il faisait des crises à chaque fois. Finalement je vais chez ma sœur, prendre les bains.»
Comme les jeunes enfants sont plus susceptibles de développer des problèmes, plus question de lui laver le visage avec une débarbouillette après les repas. Les lingettes désinfectantes sont devenues essentielles, et on doit aller chercher de l’eau pour laver les aliments.
Comme plusieurs citoyens des secteurs touchés, Mme Bonenfant avale de travers le fait que pendant qu’elle n’a plus d’eau potable, l’impôt foncier, lui, ne baisse pas. Elle met en doute aussi l’information qui a été transmise aux citoyens. « À six reprises la Santé publique a demandé à la Ville de Shawinigan : avez-vous bel et bien averti correctement les citoyens ?»
La Ville travaille d’ailleurs avec la Santé publique à un document d’information pour s’assurer que tous comprennent l’importance de ne pas consommer l’eau du robinet et les conséquences à court et long terme de s’y risquer.
Mercredi, l’administration municipale a mis en place quatre points de distribution d’eau potable : le centre Gervais auto, l’aréna Gilles-Bourassa, le garage municipal et l’aréna de Grand-Mère. Elle souhaite en ouvrir trois autres dans les secteurs Saint-Georges, Saint-Gérard et Sainte-Flore.
Une entente de collaboration a été conclue avec le Centre Roland-Bertrand pour que les personnes les plus vulnérables puissent avoir accès à des contenants d’eau potable. Certaines d’entre elles ne sont pas en mesure de se rendre aux points de distribution.