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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«Bête noire» : la révélation de deux grandes actrices

PHOTO COURTOISIE, Lou Scamble
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Marie-Josée Roy

2021-05-14T01:27:09Z
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D’une durée de seulement six épisodes, la minisérie Bête noire, dont Séries Plus achevait la diffusion la semaine dernière, fut courte, mais troublante.

Son intrigue poignante aura permis de révéler quelques nouveaux talents, dont les jeunes actrices Marine Johnson et Nahéma Ricci.

Marine Johnson, 21 ans, devait jouer à la fois la douleur, la culpabilité et l’impuissance dans la peau de Léa, la sœur du tourmenté Jérémy (Zakary Auclair), tandis que la Charlie de Nahéma Ricci, amie proche du même garçon, vivait un peu les mêmes émotions, mais dans une tout autre position.

PHOTO COURTOISIE/Lou Scamble
PHOTO COURTOISIE/Lou Scamble

«Ç’a été dans les rôles les plus difficiles que j’ai eu à jouer, raconte Marine Johnson en entrevue. Un tournage dure plusieurs jours et semaines, et de me remettre dans cet état jour après jour, de le soutenir si longtemps, de pleurer dans presque chaque scène, je ne peux pas mentir en disant que c’est facile ! Mais ç’a été un défi très intéressant de travailler ma vulnérabilité à ce point-là.»

«Charlie avait sa propre histoire, un peu indépendante des autres personnages, renchérit Nahéma Ricci. J’aime beaucoup la scène entre elle et Léa, parce qu’on y comprend la résilience de Charlie, d’où elle vient. Elle, contrairement à d’autres personnages, a des outils pour surmonter la tragédie, étant donné qu’elle en a vu d’autres. C’était important pour moi de construire cette résilience, le fait que, bien qu’elle soit seulement en secondaire quatre, elle a une grande maturité. Le traumatisme n’était pas quelque chose de nouveau pour elle.»

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PHOTO COURTOISIE/Lou Scamble
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Empathie

Bête noire, réalisée par Sophie Deraspe, expose le drame d’une famille de classe moyenne (dont les parents sont incarnés par Isabelle Blais et Stéphane Gagnon), ébranlée par un crime impardonnable commis par l’un des siens, l’adolescent Jérémy.

La fiction réalisée par Sophie Deraspe — qui dirigeait là un plateau de télévision pour la première fois — expose non seulement les conséquences du drame sur les proches du jeune homme, mais aussi l’enquête menée par un policier (Martin Dubreuil) et une psychiatre coroner (Sophie Cadieux) pour comprendre les motifs derrière le geste odieux de Jérémy.

«Tout le monde finit par avoir de l’empathie pour lui», expose Marine Johnson au sujet du protagoniste fautif de Bête noire.

PHOTO COURTOISIE/Lou Scamble
PHOTO COURTOISIE/Lou Scamble

Pour se préparer à incarner le cocktail de pensées sombres qui habite Léa dans la série, Marine Johnson relate avoir regardé des documentaires, mais n’a pas ressenti le besoin de jaser avec des personnes qui avaient vécu pareille tempête dans leur vie.

«Comme n’importe quel personnage, Léa réagissait à la situation. Je devais simplement me mettre dans la peau de quelqu’un qui vit ça», analyse la comédienne, qui avait joué dans un premier court métrage à 13 ans (Ina Litovsky, d’Anaïs Barbeau-Lavalette et André Turpin), mais qui a officiellement commencé à enchaîner les rôles à 17 ans, d’abord surtout au cinéma (La petite fille qui aimait trop les allumettes, Charlotte a du fun, La déesse des mouches à feu), puis, et particulièrement cette année, à la télévision (District 31, Mon fils, Les petits rois).

Nahéma Ricci, elle, a été Antigone dans l’acclamé long-métrage du même nom de Sophie Deraspe, et c’est la complicité entre les deux créatrices qui a amené Nahéma dans Bête noire. L’actrice de 23 ans, d’origine française et tunisienne, mais totalement québécoise, avait auparavant été en vedette dans les films Falena et Before El Fina.

«Sophie me connaît intimement, et dans le travail aussi. Pour moi, c’était une évidence de vouloir retravailler avec elle. C’était la première fois que je faisais de la télé», explique Nahéma Ricci, qui a discuté avec une jeune femme ayant grandi dans des familles d’accueil pour bien rendre l’énergie de Charlie.

Séries Plus rediffusera Bête noire le jeudi, à 22 h, dès le 3 juin.

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