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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La rémunération de 6,3 M$ de Charles Emond est «décente»

Le grand patron de la Caisse de dépôt, Charles Emond, a comparu hier en commission parlementaire à l’Assemblée nationale.
Le grand patron de la Caisse de dépôt, Charles Emond, a comparu hier en commission parlementaire à l’Assemblée nationale. Photo tirée du site de l’Assemblée nationale du Québec
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Photo portrait de Sylvain  Larocque

Sylvain Larocque

2022-05-04T04:00:00Z
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La rémunération de 6,3 millions $ versée l’an dernier au PDG de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Emond, est « décente », a assuré hier le président du conseil d’administration de la société d’État, Jean St-Gelais. 

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« Le conseil considère que la rémunération du président et chef de la direction est tout à fait décente et appropriée », a déclaré M. St-Gelais en commission parlementaire, en soutenant que le secteur financier est « hautement concurrentiel ».

Quand la députée solidaire Ruba Ghazal a demandé au principal intéressé s’il était d’accord avec les propos de Jean St-Gelais, celui-ci a refusé de répondre. 

« Il est difficile pour moi de commenter sur ma propre rémunération », a-t-il prétexté.

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« Gens de qualité mondiale »

« Lorsqu’on regarde les rendements de la Caisse, la performance est bonne [sur] un an, cinq ans [et] dix ans par rapport à [celle de] ses pairs, par rapport à ses indices de référence, et c’est pour ça que la rémunération est élevée », a quant à lui justifié le ministre des Finances, Eric Girard.

« On a un gestionnaire de classe mondiale, on doit payer pour avoir des gens de qualité mondiale », a-t-il ajouté.

Mme Ghazal et le député péquiste Martin Ouellet ont demandé à M. Emond s’il avait songé à renoncer à la « compensation » de 4 millions $ qu’il a reçue de la Caisse au cours des trois dernières années en remplacement de bonis que la Banque Scotia a refusé de lui verser lors de son départ de l’institution torontoise, en 2019.

Une fois de plus, le PDG de la Caisse a éludé la question. 

« J’allais perdre ces sommes-là », s’est-il désolé.

« Il y a une foule de facteurs qui ont fait que je me suis joint à la Caisse, a-t-il insisté. C’est le rôle d’une vie, c’est un privilège. »

« C’est un privilège, mais qui doit être monnayable avec 4 millions $ payés par les Québécois », a rétorqué la députée Ruba Ghazal.

Bond de 30 % en un an

En 2021, la rémunération totale des 1454 salariés de la Caisse a bondi de 30 % pour atteindre 510 millions $. La rémunération moyenne par employé a atteint 350 757 $, contre 176 172 $ en 2011, soit une progression annuelle moyenne de 7 %.

La Caisse a enregistré l’an dernier un rendement de 13,5 % contre 10,7 % pour son indice de référence. Sur cinq ans, son rendement s’élève à 8,9 % contre 8,6 % pour l’indice.

En Ontario, les PDG des deux plus importantes caisses de retraite ont engrangé 5,1 et 5,8 millions $ en 2021. En excluant sa compensation spéciale, Charles Emond a gagné 4,5 millions $ l’an dernier.

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