«Je suis une fille accro aux sensations fortes»: la skieuse Justine Dufour-Lapointe croque encore plus dans la vie depuis le décès de sa mère
La jeune athlète de 31 ans puise son bonheur auprès de ses proches à la fin d’une descente

Jessica Lapinski
Plonger les mains dans la terre, manger un sandwich avant d'aller au lit, apprécier la beauté du monde: des Québécois ont trouvé leur bonheur dans une panoplie de petites et grandes choses. Voici une série de témoignages pour vous inspirer.
La voir s’élancer sur les bosses ou dévaler les sentiers hors-pistes des plus belles et des plus grandes montagnes au monde, on ne s’imagine pas que Justine Dufour-Lapointe puise son bonheur dans les choses simples de la vie, comme la famille ou un sourire.
La skieuse de 31 ans est une fille de contraste... ou d’équilibre. Oui, elle est en quête d’adrénaline. Rien n’égale toutefois la joie qu’elle ressent quand, après avoir descendu une piste abrupte à une vitesse folle, elle retrouve ses proches en bas et qu’elle peut partager cette joie avec eux.

«Je suis une fille accro aux sensations fortes, explique l’athlète de Montréal. Quand je fais une descente et qu’on m’entend crier “wouhou!”, ça sort tout seul.» (Vous pouvez d’ailleurs l’entendre dans la vidéo ci-dessous.)
«Mais lorsque je retrouve des gens que j’aime au bas de la piste, mon bonheur est dupliqué, ajoute la double médaillée olympique à l’épreuve des bosses. C’est exponentiel!»
La cadette du trio de sœurs Dufour-Lapointe a charmé la planète entière aux Jeux olympiques de Sotchi, en 2014, grâce à cette joie de vivre qu’elle dégage.
«Je me dis qu’au fond, je ne suis qu’un petit grain de sable sur cette planète et que peu importe ce qui se passe, je suis chanceuse d’être là», avoue-t-elle.
Justine Dufour-Lapointe le reconnaît: elle a toujours eu le bonheur facile, un trait de sa personnalité qu’elle attribue au fait d’avoir grandi dans un milieu «entouré d’amour».

La leçon de vie de sa maman
L’athlète a fait la transition des bosses au ski hors-piste il y a trois ans. Déjà forte d’une première carrière auréolée de succès, rien ne l’y obligeait, reconnaît-elle, hormis cette envie de faire ce qui la rend heureuse.

Parce qu’on n’a qu’une vie à vivre, rappelle-t-elle. Le décès de sa maman, Johane, en 2024, après sept années de lutte contre le cancer, a accentué son envie de mordre dans chaque moment.
«Elle nous rappelait tout le temps de saisir chaque moment. De ne pas attendre, confie Justine Dufour-Lapointe. Ce message, il a changé ma perspective, l’importance que ç’a, pour moi, de vivre pleinement.»
Aimer l’alarme qui sonne
La vie d’athlète comporte toutefois son lot de stress, à commencer par celui de performer. La double championne du Freeride World Tour, le circuit de ski hors-piste, est bien consciente que ce n’est pas une réalité propre à son sport.
«Payer ses comptes, élever une famille, performer au travail... Tout le monde en vit du stress», souligne-t-elle.
Mais la skieuse a appris à l’apprivoiser. Et quand on l’écoute, on comprend qu’elle l’aime, cette nervosité qu’elle ressent en haut de la montagne, quand vient le moment de tout donner après une semaine d’entraînement.
«Le stress, c’est comme une alarme qui sonne, illustre-t-elle. Mon réflexe, avant, c’était de l’éteindre. Avec le temps, j’ai appris à la dompter. Elle est là pour me dire que quelque chose se passe et d’en profiter.»