La réalité virtuelle pour former de futures infirmières auxiliaires

Un projet de réalité virtuelle utilisée dans la formation des futures infirmières auxiliaires révolutionne littéralement les méthodes d’enseignement au Centre de formation professionnelle (CFP) de Lévis où l’on voit déjà les bénéfices après un an.

«Je cherchais une façon de favoriser la rétention de l’information, tout en rendant les apprentissages beaucoup plus immersifs», a partagé Marie-Ève Simard, conseillère pédagonumérique au Centre de services scolaire des Navigateurs et, par ailleurs, passionnée de jeux vidéo dans ses temps libres.

«Si je peux être aussi impliquée dans une bataille contre Dark Vador avec mon sabre laser dans mon sous-sol, est-ce que mes élèves pourraient en retirer autant que moi en jouant? C’est comme ça que la réflexion a commencé», a-t-elle partagé.

Dès le début, M^me Simard a obtenu le support de la direction pour explorer cet outil technologique qui a finalement été implanté en mars 2024. Outre l’application qui est utilisée, M^me Simard a développé des scénarios qui permettent aux élèves de plonger au cœur de l’action.

Résultats tangibles

«On a vraiment des résultats concrets de la réussite des élèves», a-t-elle assuré.

Dans le cadre de ce projet, plusieurs compétences spécifiques ont été ciblées, ce qui a permis d’augmenter le taux de réussite.

«L’élève est en immersion avec un patient et d’autres intervenants. Il appelle le médecin, c’est l’intelligence artificielle qui embarque. Le médecin que j’ai programmé va répondre à l’élève en lui prescrivant un médicament pour son patient», illustre, en guise d’exemple, M^me Simard.

Souvent, les élèves ne voient pas tout le chemin qu’ils peuvent faire. Toutefois, une fois qu’ils ont débuté les stages, la différence est évidente, dit-elle.

«Si on compare avec les deux années précédentes, uniquement pour la compétence du système digestif, j’ai passé de huit échecs par année à un. C’est quand même significatif», a-t-elle affirmé.

Fonctionnement

Grâce à une application et à une caméra, la conseillère pédagonumérique, instigatrice du projet, peut filmer des scènes dans le laboratoire du CFP ou même à l’hôpital. À l’aide du casque de réalité virtuelle, les élèves plongent ensuite dans l’univers des soins.

Ils sont ainsi placés dans des situations qu’ils sont appelés à vivre sur le terrain. L’intégration de cette technologie permet d’offrir aux élèves la chance de commettre des erreurs en toute sécurité, estime-t-elle.

Selon M^me Simard, les élèves gagnent en assurance, car ils ont pu pratiquer les techniques dans le cadre du laboratoire de réalité virtuelle avant d’arriver en stage.

«Souvent, on comprend que toutes les décisions sont bonnes. C’est plutôt la priorité qui est essentielle. Ça permet aux élèves de mieux comprendre les conséquences de leurs décisions», a expliqué la conseillère.

Autant les élèves que les enseignants du CFP sont emballés par ce projet innovateur qui a eu des impacts positifs directs et qui attire l’attention d’autres départements et d’autres établissements d’enseignement. M^me Simard tient à souligner la collaboration de François Gagnon, conseiller pédagogique numérique au CSS des Navigateurs, qui a aussi été d’un grand soutien dans cette réussite.