«Je ne me suis jamais sentie aussi bien»: la quarantaine heureuse de Marie-Annick Lépine des Cowboys Fringants


Cédric Bélanger
« Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis le début de ma vie. » À 43 ans, la multi-instrumentiste des Cowboys Fringants, Marie-Annick Lépine, nage dans le bonheur. Son groupe est au sommet de sa gloire, elle vient de se trouver un emploi qui la comble et elle termine 2021 en sortant un album solo.
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Après Au bout du rang, en 2007, et J’ai brodé mon cœur, en 2016, Entre Beaurivage et L’Ange-Gardien, un titre qui fait référence à deux axes routiers de sa ville chérie, L’Assomption, est sa troisième création hors du giron des Cowboys.
On dit solo, mais elle a travaillé en équipe. Les musiciens Pierre Fortin et Jean-Sébastien Chouinard ont été des complices de tous les instants tandis que son amie Catherine Durand et les Cowboys, bien sûr, ont enregistré quelques chœurs.
Quelques jours après le retour triomphal de trois soirs des Cowboys Fringants au Centre Bell, Le Journal s’est entretenu avec Marie-Annick Lépine.
Quand as-tu commencé à travailler sur cet album ?
« Lorsque les shows se sont arrêtés, en 2020. On venait de sortir Les antipodes, qui avait reçu un super bel accueil du public, nous avions une tournée prévue pour les deux ou trois prochaines années, alors quand tout s’est arrêté, on s’ennuyait beaucoup. J’avais déjà composé quelques mélodies avant ça, alors j’ai pris le temps de les peaufiner et d’écrire d’autres chansons. »
Peut-on dire que c’est un album qui parle du temps qui passe ?
« Je trouve que le sujet du départ, soit le commencement ou la fin de quelque chose, revient beaucoup. Tu veux rester, qui est inspirée de mes parents, est une chanson sur les personnes qui ont vécu pendant 50-60 ans dans la même maison et qui en sont rendus à se demander si c’est le temps de partir. C’est un deuil et aussi un nouveau départ dans la vie. Toujours partir, le premier extrait, c’est quelqu’un qui s’en va et qui se demande s’il va revenir. »
On sent néanmoins, dans tes chansons, que la quarantaine te fait réfléchir ?
« Je trouve que la quarantaine est un très beau moment de la vie, mais s’il y a quelque chose que tu dois changer pour aller chercher plus de bonheur, c’est là que ça se passe. Moi, les Cowboys, ça fait 25 ans que ça fait partie de ma vie et j’adore mon groupe et les gars avec qui je joue, mais il reste que c’est un métier de fins de semaine. Ça laisse beaucoup de temps la semaine, surtout que les enfants sont rendus à l’école. C’est quelque chose qui nuisait à mon bonheur. Le printemps dernier, j’ai postulé pour être gestionnaire administrative et culturelle à L’Assomption, dans ma ville. Je me suis donc trouvé un job à temps plein en dehors des Cowboys. J’adore ça. Il y a plein de stimulations au quotidien, plein de défis à relever. »
Ton album met d’ailleurs très en valeur L’Assomption.
« J’ai toujours habité là, à part deux ans à Montréal quand j’étudiais à l’université. J’ai un grand sentiment d’appartenance. J’aime sortir de chez moi et saluer plein de monde, parler aux gens à l’épicerie. À Montréal, je croisais tellement de monde sans ouvrir la bouche. »
Avec l’horaire chargé des Cowboys, pourras-tu faire des concerts avec tes chansons ?
« C’est envisageable, mais ce n’est pas évident. Après deux ans d’arrêt, notre calendrier est complet. Il va quand même y avoir une possibilité d’une cadence de trois concerts par mois, les fins de semaine, et ça commencerait à la fin mai. Peut-être des festivals cet été. Et peut-être que des festivals seront ouverts à ce que je fasse la première partie des Cowboys. »
L’album Entre Beaurivage et L’Ange-Gardien, de Marie-Annick Lépine, est en vente.