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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La promesse rompue de trop d’Air Canada

Le Bloc québécois veut que le transporteur soit puni

En septembre 2018, l’ex-DG de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA), Sylvain Lambert, et le promoteur du projet, Jean Poirier, croyaient au centre d’excellence.
En septembre 2018, l’ex-DG de l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA), Sylvain Lambert, et le promoteur du projet, Jean Poirier, croyaient au centre d’excellence. Photo Francis Halin
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Photo portrait de Francis Halin

Francis Halin

2020-11-13T05:00:00Z
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Air Canada rit au nez des Québécois en reniant sa promesse d’acheter 45 avions A220-300 assemblés par Airbus à Mirabel et en faisant une croix sur son centre d’entretien, plaide le Bloc québécois.

« Air Canada riait des Québécois avant, et ils continuent d’en rire aujourd’hui. Avant de leur donner de l’argent public de plus, il faudrait s’assurer qu’ils respectent leur parole », a déploré Xavier Barsalou-Duval, porte-parole du Bloc québécois en matière de transports.

En 2016, Ottawa a changé la loi pour qu’Air Canada ne soit plus obligée d’entretenir ses avions à Montréal. En échange, Air Canada a promis d’acheter 45 avions C Series et d’établir un centre d’entretien au Québec.

À la même époque, le gouvernement libéral de Philippe Couillard avait laissé tomber les poursuites contre Air Canada après la faillite de son sous-traitant Aveos. La ministre de l’Économie, Dominique Anglade, avait souligné que ce centre allait créer plus de 1000 emplois au Québec.

Or, rien de cela ne s’est concrétisé, a martelé le Bloc québécois, hier.

« À l’époque, des représentants d’Air Canada sont venus dire en comité sénatorial que si on n’adoptait pas le projet de loi C-10, ils n’implanteraient pas le centre d’excellence et qu’ils n’achèteraient pas les avions québécois. Or, on se retrouve quatre ans plus tard, et c’est exactement ce qu’ils font », a analysé Xavier Barsalou-Duval du BQ.

« Show de boucane »

Pour Jean Poirier, porte-parole des anciens employés d’Aveos, le fédéral, le provincial et Air Canada ont tous fait ensemble « un beau show de boucane » avec cette brochette de promesses. « Ça me pue au nez », soupire-t-il.

D’après lui, le gouvernement Trudeau devrait régler le dossier des ex-travailleurs d’Aveos, qui ont perdu près de 250 000 $ chacun en salaire, avantages et fonds de pension sur quatre ans, avant de voler à son secours.

Hier, la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade, qui était aux commandes du dossier à l’époque, n’a pas voulu accorder d’entrevue.

Quand Le Journal a demandé à Air Canada s’il allait respecter l’entente des 45 avions et du centre, le transporteur nous a transmis un communiqué confirmant l’annulation des 12 A220, mais a évité de parler du centre.

« Air Canada n’a pas de commentaire additionnel à partager », s’est cantonnée à dire sa porte-parole Pascale Déry.

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