La prison pour une ex-dentiste radiée qui continue de recevoir des patients

Une ancienne dentiste de Terrebonne radiée de son ordre professionnel se retrouvera derrière les barreaux, car elle continue d’exercer son métier malgré les ordres de la cour. 

Josée Gaudet, qui était dentiste à Terrebonne depuis une trentaine d’années, ne peut plus pratiquer depuis décembre dernier puisqu’elle avait notamment entravé le travail des enquêteurs de son ordre professionnel. 

Depuis, elle a toutefois continué de voir des patients dans sa clinique. L’Ordre des dentistes du Québec s’est même adressé à la Cour supérieure à plusieurs reprises afin d’obtenir des injonctions lui interdisant de pratiquer la médecine dentaire. 

«Je ne suis pas à l’aise d’arrêter», avait-elle toutefois avoué à un juge lors d’une audition le printemps dernier.

Josée Gaudet a été reconnue coupable d’outrage au tribunal, puisqu’elle n’était pas présente à sa clinique lorsqu’un huissier devait venir récupérer tous ses instruments d'exercice en mai dernier. Un juge avait ordonné qu’elle les remette afin de s’assurer qu’elle cesse de recevoir des patients.

L’ancienne dentiste devra donc passer sept jours derrière les barreaux et faire 20 heures de travaux communautaires, a ordonné le juge Pierre Nollet lundi dernier. 

Elle pourra toutefois demander à tout moment de s’adresser à un juge afin de se plier à l’ordonnance ou trouver un arrangement, ce qui lui permettra de sortir de prison.  

Sur la porte de sa clinique, Josée Gaudet a affiché un long avis daté du 24 juillet stipulant qu’elle n’est «pas retraitée ni en cessation de pratique». 

«Tout au long des procédures judiciaires, que ce soit devant le comité de discipline, la Cour du Québec ou la Cour supérieure, madame Gaudet affiche un mépris complet des autorités, de son ordre professionnel et du système judiciaire», a indiqué le juge Nollet.

Nombreux dossiers 

L’ancienne dentiste a été condamnée une première fois en décembre 2021 à trois mois de radiation pour avoir notamment entravé le travail de l’inspecteur de l’Ordre des dentistes du Québec en ne lui remettant pas le dossier d’un ancien patient, comme il le demandait. Elle a aussi menacé de représailles une ancienne employée et cet ex-patient.

«Je ne participerai pas au spectacle que vous semblez réserver à une professionnelle aussi aimée et dévouée dans l’industrie dentaire», avait-elle notamment envoyé aux plaignants.

Puis, M^me Gaudet a de nouveau été radiée en décembre dernier, cette fois-ci pour une période de 12 mois. 

Pendant plus d’un an, elle n’avait pas donné suite à la demande de deux patients qui souhaitaient obtenir une copie de leurs dossiers. Elle a également été reconnue coupable d’avoir entravé le travail du Bureau du syndic de l’Ordre.

«Il n’y [a] pas de place pour ce genre de comportement et [...] ceux qui seront tentés d’agir de la même façon pourront se voir sanctionner sévèrement», a indiqué le Conseil de discipline dans sa décision en mai. 

Un procès a eu lieu en avril dernier concernant deux autres dossiers d’outrage au tribunal. La décision n’a pas encore été rendue.