La prison pour une courtière immobilière qui a fraudé ses amis
Elle a soutiré plus de 1 M$ à une trentaine de victimes


Frédérique Giguère
Une courtière immobilière déchue de Granby, qui a fraudé ses amis pour plus de 1 M$, passera les quatre prochaines années derrière les barreaux.
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Hélène Desrochers était de retour devant le juge jeudi après-midi au palais de justice afin de recevoir sa sentence.
La femme de 64 ans a plaidé coupable en juin à une accusation de fraude pour avoir mis en place un stratagème de type pyramide de Ponzi pendant près de 20 ans.
Au total, près de 30 personnes se sont fait avoir en lui prêtant de l’argent.
Les sommes devaient servir à aider certains de ses jeunes clients à avoir accès à une propriété, notamment en payant une partie de la mise de fonds.
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En échange, elle promettait un taux d’intérêt variant de 5 % à 25 %. Au final, elle a soutiré plus d’un million de dollars à des gens de son entourage.
Certains d’entre eux étaient de très bons amis et sont désormais rongés par la honte d’être tombés dans le panneau.
Il faut dire qu’à l’époque, le visage de Mme Desrochers était placardé sur des dizaines d’affiches d’une compagnie immobilière connue dans toute la ville de Granby.
« Elle était la numéro un ici, a déclaré l’une de ses victimes jeudi, devant le juge Serge Champoux. On ne pouvait pas présumer qu’elle ne faisait pas d’argent, on était certains qu’elle en faisait beaucoup. »
Un dernier voyage anéanti
Une autre dame, qui considérait jadis la criminelle comme sa grande copine, avait la voix tremblante en racontant son histoire.
La somme importante qu’elle a perdue devait lui permettre de faire un dernier voyage avec son mari, alors atteint d’une maladie dégénérative. Desrochers aura donc anéanti ce rêve, puisque son époux est mort en 2019.
« Un lien d’amitié de longue date, ça ne se brise pas, a-t-elle dit. On ne peut pas en profiter pour manipuler et extorquer. C’est surtout ça qui fait mal au cœur. »
Le juge Champoux a ainsi accepté la suggestion commune présentée par le procureur de la Couronne Simon Lacoste et l’avocat de la défense Serge Michon en condamnant la sexagénaire à quatre ans de pénitencier.
Le magistrat a qualifié de « nébuleuse » la question du remboursement des fonds, puisque Desrosiers n’a remis qu’une infime partie des fonds volés.
– Avec Valérie Gonthier