Un ex-policier qui avait décidé de faire «sa propre loi» en tuant ses deux locataires avant d’incendier leur résidence en Outaouais en 2020 devra passer au minimum les 11 prochaines années derrière les barreaux avant de pouvoir espérer être libéré.

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«On a quelqu’un qui prend tout bonnement la décision d’être suffisamment fâché pour descendre [dans le logement du sous-sol] et régler ses problèmes par lui-même. Cela impliquait de tirer des cartouches sur deux personnes à de très courtes distances», a résumé la juge Catherine Mandeville au palais de justice de Gatineau.  

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Yvon Mercier, 72 ans, avait été reconnu coupable de deux meurtres au second degré la semaine dernière, au terme d’un procès devant jury. 

Puis, la juge Mandeville a condamné Mercier à la prison à vie mercredi. Il ne pourra demander une libération conditionnelle avant 14 ans et sera sous le joug des services correctionnels jusqu'à sa mort. Ce dernier a déjà purgé trois ans de pénitencier, puisqu’il est détenu depuis son arrestation.

Le retraité de la Gendarmerie royale du Canada depuis 2007 faisait initialement face à des accusations de meurtre au premier degré. 

Incendie criminel

Céline Labelle et Pierre Dupuis, alors âgés de 54 et 50 ans, avaient été retrouvés dans les décombres d’un incendie à Val-des-Monts, au nord de Gatineau, en février 2020. Ils étaient locataire d’un logement situé au sous-sol de la résidence appartenant à Mercier.  

Mme Labelle a été atteinte mortellement à la tête dans sa chambre, tandis que M. Dupuis a été tué de deux projectiles dans la cuisine. 

L’ex-policier a ensuite mis le feu dans la chambre des locataires. Selon la juge Mandeville, Le matelas où se trouvait Mme Labelle avait notamment été enduit d’accélérant, puis incendié.  

«M. Mercier était exaspéré par ses locataires [...] parce qu’ils prenaient trop d’eau chaude, trop de chauffage, qu’ils fumaient dans le logement et qu’ils ne payaient pas leur loyer depuis deux mois», a énuméré la magistrate.

«Le regret de M. Mercier résidait dans le fait d’avoir eu les victimes comme locataires, mais pas dans le fait de les avoir assassinés par arme à feu», a-t-elle précisé.

Graves conséquences

«Jamais je n’aurais pensé perdre ma mère de cette façon-là», a indiqué au tribunal Vanessa Brazeau, l’une des filles de Céline Labelle.

«Ma mère n’a pas pu être présente à mon mariage ou rencontrer sa petite-fille. C’est difficile à accepter», a poursuivi la jeune femme, qui a tenu à témoigner de l’impact du décès précipité et inattendu de sa mère sur sa vie.  

Lucie Labelle avait pour sa part passé la soirée avant le drame avec Céline Labelle et Pierre Dupuis. 

«Ma vie a complètement changé depuis qu’ils sont partis. [...] Je n’ai pas seulement perdu une sœur et un beau-frère ce jour-là, j’ai aussi perdu des amis que je ne reverrai plus jamais», a-t-elle indiqué dans une lettre lue à la cour.