La prison à vie pour les pires trafiquants de fentanyl, propose Pierre Poilievre
«Les trafiquants de fentanyl vont être condamnés comme les tueurs de premier degré qu’ils sont», a déclaré le chef conservateur.

Raphaël Pirro
Pierre Poilievre propose la prison à vie pour les «gros trafiquants» de fentanyl pris «en flagrant délit» de production, de trafic ou d’exportation de 40 milligrammes ou plus de ce puissant opiacé, une quantité suffisante pour tuer 20 personnes.
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«Les trafiquants de fentanyl vont être condamnés comme les tueurs de premier degré qu’ils sont», a déclaré le chef conservateur.
En conférence de presse à Vancouver, un des épicentres de la crise des opioïdes au pays, M. Poilievre a assuré que sa proposition ne cible pas les «victimes» ni «le petit revendeur du coin de la rue, même si lui aussi va être puni».
Ceux qui seront coincés avec des doses de 20 à 40 milligrammes de fentanyl feraient face à une peine de 15 ans.
Les libéraux, accuse le chef conservateur, ont permis au trafic de drogue de fleurir en raison de ce qu’il appelle les peines «Netflix», soit des peines à domicile.
Cet assouplissement au Code criminel est survenu en 2022 après l’adoption de la loi C-5, qui a mis fin aux peines d’emprisonnement avec sursis. L’objectif était de mettre fin au «racisme systémique» dans le système de justice et à la «surreprésentation» des personnes noires, autochtones et «marginalisées» dans les prisons.
Lundi, le gouvernement Trudeau a présenté un plan pour lutter contre le trafic de drogue, qui inclut la nomination d’un «tsar du fentanyl», un nouveau rôle dont les responsabilités restent à définir, mais dont l’utilité est avant tout de rassurer le président américain.
«Qu’on soit d’accord ou non avec le président Trump, c’est une tragédie que ça ait pris un chef de l’étranger pour que les libéraux se réveillent au danger du fentanyl. Moi j’étais en train d’avertir tous les Canadiens pendant des années», a lancé Pierre Poilievre.
Puis, contrairement aux idées reçues, le Canada est bel et bien «un lieu de fabrication de drogue», a-t-il soutenu.
Dans les dernières années, des corps policiers à travers le pays ont forcé la fermeture d’une poignée de «superlaboratoires» où le fentanyl était synthétisé à partir de précurseurs chimiques.
«Ces superlaboratoires ressemblent à des scènes de Breaking Bad, mais ce n’est pas au Nouveau-Mexique, ce n’est pas une série de télévision: c’est la vraie vie ici au Canada», a illustré le chef du Parti conservateur.
L’été dernier, par exemple, des policiers de la GRC ont fermé un de ces «superlaboratoires» à Drummondville, où ont été saisis des centaines de milliers de comprimés de protonitazèpyne, un opioïde de synthèse 25 fois plus puissant que le fentanyl.
Le président américain Donald Trump a fait de la lutte au fentanyl un cheval de bataille. Il a récemment déclaré que le Canada était un joueur important dans le trafic de fentanyl et se sert des tarifs douaniers comme moyen de pression pour forcer le Canada à s’attaquer au problème.
Selon les autorités américaines, le fentanyl saisi à la frontière avec le Canada représente moins de 1% du fentanyl saisi aux États-Unis.