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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

La prison à la maison pour une agente de voyages qui a fraudé pour 747 000$

Elle devra rembourser seulement 30 000$ à sa victime

Manon Hubert à sa sortie de la salle de cour, mardi après-midi.
Manon Hubert à sa sortie de la salle de cour, mardi après-midi. Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2025-04-15T20:44:02Z
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Une femme qui a floué des centaines de clients en fraudant un voyagiste pour 747 000$ s’en tire finalement avec seulement de la prison à la maison, au terme d’une saga judiciaire qui s’est étalée sur plus d’une décennie.

Depuis qu’elle a plaidé coupable en 2022, Manon Hubert a pu rembourser à sa victime seulement 4600$. Mardi, elle a été condamnée à lui verser 25 400$ de plus d’ici huit ans.

Christian Guillet, propriétaire de l’agence de voyages Langelier, avait toutefois essuyé des pertes de plus de 250 000$ et avait même dû vendre son entreprise afin de ne pas faire faillite.

En 2011, la femme de 60 ans s’était mise à vendre des séjours à bas prix, en s’associant avec cette agence de voyages.

Or, elle offrait ces forfaits à un prix inférieur au marché, ce qui a causé des défauts de paiements au voyagiste.

Pour combler le manque à gagner, Hubert a vendu des voyages fictifs à des clients. Cet argent lui a permis de combler les sommes manquantes qu’elle devait à l’agence de voyages Langelier.

Manon Hubert à l’époque de la fraude.
Manon Hubert à l’époque de la fraude. Photo courtoisie

À l’époque, l’Office de la protection du consommateur avait évalué le nombre de personnes flouées à plus de 750.

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Plainte à la police

Ce stratagème s’apparentant à une fraude à la Ponzi s’est toutefois effondré quand elle n’a plus été capable de payer l’entreprise de M. Guillet.

Ce dernier a alors annulé des réservations de l’accusée, sans savoir que des clients avaient déjà payé la femme. M. Guillet a ensuite porté plainte à la police de Montréal.

«J’ai vécu plusieurs années de cauchemars», a-t-il souligné mardi au tribunal.

Hubert avait fait l’objet d’un reportage de J.E. en janvier 2012. Elle avait été accusée au criminel quelques mois plus tard.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Saga judiciaire

Les procédures ont traîné depuis. Après avoir avoué ses torts une première fois en 2018, elle a retiré son plaidoyer de culpabilité.

Un procès d’un mois était ensuite prévu, lors duquel la fraudeuse devait se représenter seule. Elle a finalement de nouveau avoué ses crimes avant le début.

«15 ans plus tard, c’est certain que la mémoire de certains témoins s’est atténuée. Les difficultés se seraient multipliées», a souligné le procureur de la Couronne, Me Denis Trottier.

Manon Hubert sera assignée à résidence en tout temps pendant les cinq premiers mois de sa sentence. Elle devra ensuite respecter un couvre-feu lors des 19 mois suivants.

Elle pourra toutefois sortir de chez elle pour travailler, aller à ses rendez-vous médicaux... et accompagner son petit-fils à ses matchs de hockey.

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