Attaque au camion-bélier à Amqui: la preuve est close au procès de Steeve Gagnon

Après 15 journées d’audience, dont les plus récentes ont été particulièrement chaotiques, la preuve s’est terminée au procès de Steeve Gagnon vendredi, mettant la table pour les plaidoiries finales et la délibération du jury la semaine prochaine.

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Le ministère public a complété vendredi matin son contre-interrogatoire de l’expert de la défense, le psychiatre légiste Samuel Gauthier.

Comme il l’avait fait la veille, M^e Jérôme Simard a questionné le médecin sur les éléments qui avaient été mis à sa disposition pour sa rencontre avec celui qui est accusé de trois meurtres au premier degré et de tentatives de meurtre sur neuf autres personnes pour le drame d’Amqui.

Le procureur de la Couronne a soulevé le fait que le D^r Gauthier n’avait pas en main des éléments importants de la preuve soumise au jury, comme les vidéos du cellulaire de Gagnon, les images de caméras de surveillance et les témoignages des témoins du drame. Il a aussi insisté sur le fait que son opinion était basée uniquement sur les propos auto rapportés de Gagnon.

Le D^r Gauthier a expliqué jeudi qu’il est possible que l’accusé ait vécu une dissociation au moment de l’accident, ce qui expliquerait pourquoi il ne se souvient plus des événements en entier.

Idées délirantes

M^e Simard a également fait admettre à l’expert que les idées délirantes de Steeve Gagnon semblaient être reliées plus à des sujets précis qu’à des espaces temporels définis.

«Quand il aborde le hockey, les [machineries forestières] ou autre, il n’est pas dans ses idées délirantes? Il fonctionne normalement?» a demandé le procureur, comparant le tout à «une radio qui griche dépendamment d’où on roule».

«On peut l’expliquer comme ça», a reconnu le D^r Gauthier.

Rappelons que Gagnon a nié que les vidéos où il parle de tuer des enfants dans des cours d’école d’Amqui étaient un plan défini, expliquant plutôt avoir voulu «raconter une histoire» liée à ses idées se rapprochant de théories du complot impliquant les groupes de motards criminalisés et les cartels.

Ces troublantes vidéos ont été enregistrées deux jours avant le drame, la même journée que d’autres vidéos aux propos délirants, mais aussi des vidéos où Gagnon aborde des sujets qu’il apprécie et où le propos est plus clair.

Plaidoiries à venir

La preuve étant maintenant close, les parties prendront les prochains jours pour préparer leurs plaidoiries.

Ces arguments finaux seront présentés au jury mercredi prochain, suivis des directives générales du juge sur les différents verdicts possibles.

Deux jurés sur les quatorze présents depuis le début de l’instance seront ensuite retranchés au hasard, pour que douze citoyens aient la lourde tâche de trancher le sort de Steeve Gagnon.

Le jury doit être séquestré jeudi prochain pour entreprendre sa délibération. 

S’il est reconnu coupable des meurtres au premier degré desquels il est accusé, Steeve Gagnon sera automatiquement condamné à une peine de détention à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.