La possession avant le talent

Jean-François Chaumont
Zéro en neuf. C’est l’horrible dossier du Canadien cette saison en prolongation et en tirs de barrage. Dominique Ducharme a une petite expérience de douze matchs comme entraîneur en chef par intérim, mais il a déjà subi la défaite cinq fois après les 60 minutes de jeu.
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Pour ouvrir cette prolongation, Ducharme a fait confiance aux trois mêmes joueurs que lors du dernier match à Winnipeg : Phillip Danault, Paul Byron et Jeff Petry.
Les Canucks n’ont pas marqué dès les premières secondes, comme les Jets l’ont fait avec un but de Nikolaj Ehlers, mais ils ont tout de même réussi à l’emporter. J.T. Miller a prolongé le calvaire du Tricolore en se moquant de Nick Suzuki et de Tomas Tatar pour ensuite déjouer Jake Allen.
En conférence de presse, Ducharme a encore une fois expliqué son raisonnement derrière les choix de Danault, Byron et Petry. Des trois, Byron est le plus contestable. Oui, « Ti-Paul » a beaucoup de rapidité. Oui, « Ti-Paul » a déjà connu du succès à trois contre trois lors des dernières saisons. Mais pas cette année. Et Byron avait joué à peine dix minutes contre les Canucks.
« La première chose qu’on veut faire, c’est prendre possession de la rondelle, a dit Ducharme. Quand nos gars embarquent, Toffoli, Anderson et compagnie, je veux qu’on soit en possession. Phil est là pour gagner la mise en jeu. Paul a de la vitesse, comme Jeff. Oui, cette vitesse peut créer des choses sur le moment, comme l’autre soir avec Petry à Winnipeg. On veut prendre la possession pour ensuite embarquer nos trois attaquants. »
Une chance manquée
Pour la possession de la rondelle, le CH avait atteint cet objectif. Danault a gagné sa mise en jeu contre Miller et Byron a quitté la glace après seulement 25 secondes. Le Tricolore a eu l’occasion d’envoyer ses gros canons, Anderson, Drouin et Toffoli.
Si Anderson avait marqué sur son échappée contre Thatcher Demko, on ne passerait pas notre temps à analyser cette autre défaite en prolongation. Mais Anderson a décoché un tir dans la baie vitrée.
Auteur du but égalisateur dans la dernière minute, Suzuki a pris le blâme pour sa mauvaise couverture contre Miller sur le but gagnant, parlant d’une mauvaise lecture de sa part. Invité également au micro, Tatar a aussi admis son erreur.
« Quand on place trois attaquants sur la glace en prolongation, on les expose un peu plus, a expliqué Ducharme. Il y a souvent un attaquant qui doit patiner de reculons. À deux, nous aurions dû tuer le jeu. On avait eu notre chance avec une échappée. Nous avions nos meilleurs marqueurs sur la glace. C’est malheureux. J’ai entendu les gars. Ils sont déçus. À deux, ils devaient faire le jeu contre Miller. Mais c’était une situation difficile, Tatar se retrouvait de reculons. »