La position de la CAQ sur le tramway est injustifiable

Alors que partout au Canada les projets structurants de transport collectif suivent leur cours en dépit de hausses de coûts généralisées, la position du gouvernement caquiste face au projet de tramway apparaît des plus injustifiables.

Tout observateur un tant soit peu aguerri l’a bien compris: le gouvernement caquiste n’attend que la mise à jour des coûts, après l’ouverture des enveloppes par la Ville de Québec en novembre, pour larguer le projet de tramway. 

Depuis l’arrivée au pouvoir de la CAQ, la mauvaise foi du gouvernement dans ce dossier est palpable. 

L’évocation d’un référendum puis d’une consultation, le rappel de la nécessité d’une «acceptabilité sociale» pour le projet sont autant de sorties du clan caquiste qui drapent le projet d’incertitude. 

Personne, à commencer par les ministres du gouvernement du Québec, ne devrait pourtant s’étonner de cette augmentation de coûts appréhendée. 

• Écoutez la chronique de Karine Gagnon, chroniqueuse politique au JDM et JDQ via QUB radio :

Coûteux délais

Comme le démontre l’enquête menée par ma collègue Stéphanie Martin, une tendance à la hausse affecte la quasi-totalité des coûts des grands projets de transport collectif au pays. Et cela n’empêche pas la plupart d’aller de l’avant. 

Dans certains cas, il a fallu modifier le projet, mais sans le jeter aux poubelles pour autant. Les dirigeants des autres provinces ont probablement compris avant la CAQ que plus on attend, plus un projet coûte cher. 

C’est d’ailleurs parce que M. Legault et sa bande ont demandé des modifications douteuses au projet, et tardé à accorder des décrets, entraînant des délais, que les coûts du projet ont gonflé. 

Il est utile de rappeler qu’en 2009, on estimait le projet de tramway à 1,5 milliard, pour un tracé sur 28,6 km, comparativement à des coûts de 4 milliards pour 19,3 km aujourd’hui, et qui seront actualisés à la hausse sous peu.

Manœuvres dénoncées

Les partis d’opposition à l’Assemblée nationale voient clair dans le jeu du gouvernement, et ont dénoncé hier à quel point ses tergiversations et le manque de conviction font mal au projet. 

L’idée ne consiste évidemment pas à donner un chèque en blanc à la Ville de Québec pour le projet. Personne n’a envie de ça et la Ville a d’ailleurs la ferme intention de négocier. Mais notre capitale nationale mérite d’être traitée sur un pied d'égalité avec les autres grandes villes canadiennes.