«La population vieillissante, qui s’occupera d’elle lorsqu’elle ne sera plus capables de s’adapter à l’évolution si rapide de l’intelligence artificielle ?»

J’aurai bientôt 75. Je travaillais encore quand sont arrivés les ordinateurs et j’ai pu suivre l’évolution de la technologie pour apprendre à me débrouiller avec ça. Mais là je frappe un mur en réalisant que pour un simple rendez-vous médical il faut remplir un formulaire (la réceptionniste ne prenant plus les messages téléphoniques), prendre une photo ou une vidéo du formulaire signé par mon médecin, et le transférer via une adresse courriel sur un cellulaire ou une tablette après avoir récupéré un code d’identification.

Et dans la même veine, nommez-moi le génie qui a décidé d’enlever les guichets automatiques sans se préoccuper de la population vieillissante inhabile à faire des virements bancaires pour payer ses factures, puisque bientôt on n’utilisera plus que de l’argent virtuel ?

Pour un nouveau placement dans un REER, un CELI ou autre, on ne fait plus signer de document de confirmation. On vous dit juste « Vous n’avez qu’à aller vous inscrire dans ACCÈS, tout est là, et ensuite imprimez votre document. » On est même allé jusqu’à me demander de procéder moi-même à la transaction sur mon cellulaire au bureau de la préposée.

Et la population vieillissante, qui s’occupera d’elle lorsqu’elle ne sera plus capables de s’adapter à l’évolution si rapide de l’intelligence artificielle ? Vous allez lui dire de s’adresser à ses enfants, un parent, une amie, quand elle n’aura plus personne autour ? Va-t-il falloir leur nommer un tuteur informatique ? Oui, ma tête va exploser! Je ne peux pas vous exprimer ma frustration quand j’entends quelqu’un me dire « Mais faites-le vous-même en ligne ». J’ai juste envie de répliquer « C’est quoi votre travail puisque c’est moi qui suis obligée de tout faire par moi-même ? »

Je me suis trouvé une réponse toute faite qui donne souvent des résultats. Quand on entend mon « Non merci, monsieur ou madame selon le cas, je suis vieille et je ne suis pas capable de faire ce que vous me demandez », la personne se débrouille pour trouver une solution.

Une ignare bientôt

Je vous comprends, tout comme je compatis avec ceux et celles qui se sentent inaptes et qui n’ont pas votre courage de contester une réponse qui ne leur va pas afin d’obtenir une aide de dernier recours. Je dis bien de dernier recours, car comme vous le soulevez, il arrivera vite le jour où on ne parlera qu’à des robots programmés pour ne rien dire de plus que la règle générale qu’il faudra suivre, tous tant que nous sommes.