La population du Québec a baissé lors des premiers mois de l'année, une première depuis 2015 (en excluant la pandémie)

La taille de la population du Québec a baissé pour la première fois en dix ans (en excluant la période pandémique) à cause d’une réduction chez les immigrants temporaires, une tendance observable à l’échelle du pays, note Statistique Canada. 

Entre le 1^er janvier et le 1^er avril, la population québécoise a diminué de 1013 personnes pour s’établir à 9 101 616.

Cela est attribuable à une baisse d’un peu plus de 4000 immigrants temporaires sur le territoire pendant cette période, le nombre d’entrées étant désormais plus faible que le nombre de sorties.

À cela s’ajoute un accroissement naturel négatif: il y a eu près de 4000 décès de plus que de naissances pendant les trois premiers mois de l’année.

L’immigration permanente est la seule catégorie démographique dont le solde demeure positif, mais même ici, le rythme de croissance ralentit.

En excluant le dernier trimestre de 2020, marqué par les restrictions frontalières liées à la pandémie de COVID-19, il faut remonter à 2014, puis en 1977 et en 1970 pour trouver des trimestres affichant une baisse dans le nombre absolu de résidents du Québec.

Une nouvelle tendance?

Cette baisse n’est peut-être que le début d’une nouvelle tendance qui pourrait s’accentuer dans les prochaines années.

À l’automne 2024, le gouvernement fédéral a dévoilé un plan pour réduire le nombre d’immigrants temporaires sur le territoire, en s’attaquant d’abord aux demandes de permis d’études, mais aussi aux permis de travail.

Le gouvernement de Mark Carney a promis de «plafonner» leur nombre en restreignant la livraison de visas. À ce sujet, les libéraux ont récemment déposé un projet de loi qui permettrait entre autres de refuser «en masse» des demandes de visas d’une catégorie choisie.

De son côté, le gouvernement de François Legault exhorte Ottawa à réduire du tiers le nombre de résidents temporaires au Québec, pour le faire passer d’environ 615 000 à 200 000 d’ici trois ans.

Pas juste au Québec

Les impacts du revirement en immigration par le gouvernement libéral commencent à se faire sentir partout au pays.

Après avoir enchaîné les records dans les dernières années, le Canada n’a ajouté que 20 107 habitants en trois mois, une hausse de moins de 0,0%. Il s’agit du sixième trimestre consécutif où la croissance démographique ralentit.

Mis à part le Québec, la population a diminué dans trois autres provinces: en Ontario, en Colombie-Britannique et à Terre-Neuve. En Ontario seulement, il y a 30 160 étudiants étrangers en moins entre janvier et avril.

L’Alberta est la seule dont la croissance démographique a dépassé les 20 000 personnes.

En tout et pour tout, le nombre de résidents non permanents au Canada a baissé de 61 111 depuis le 1^er janvier 2025. Leur nombre total s’établit désormais à 2 959 825, ce qui représente désormais 7,1% de la population totale.

Statistique Canada note que le nombre de demandeurs d’asile poursuit sa trajectoire ascendante et dépasse aujourd’hui les 470 000.