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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La politique économique de Trump ne présente pas de risque inflationniste, selon un de ses conseillers

Photo d'archives, AFP
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2025-01-15T20:39:33Z
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La politique économique qu'a prévu de mener le président américain élu Donald Trump ne devrait pas entraîner de reprise de l'inflation dans le pays, a assuré dans un entretien accordé à l'AFP l'un de ses plus anciens conseillers économiques, Stephen Moore.

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Alors que le républicain a promis de hausser les droits de douane sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis notamment pour financer de nouvelles baisses d'impôts, de nombreux économistes ont alerté qu'une telle politique pourrait entraîner une hausse des prix à la consommation, qui forcerait la Réserve fédérale (Fed) à maintenir ses taux à un niveau élevé plus longtemps.

Mais selon Stephen Moore, l'ensemble des décisions prévues — qui incluent la dérégulation de plusieurs secteurs et l'expulsion des migrants entrés clandestinement dans le pays — ne devrait pas avoir un tel effet.

«Certes, certaines politiques comme les droits de douane pourraient avoir un effet inflationniste», affirme M. Moore, chercheur pour le centre de recherche conservateur Heritage Foundation, «mais il faut garder en tête qu'elles seront couplées à des baisses d'impôts».

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«Les produits fabriqués aux États-Unis seront moins taxés, ceux provenant de Chine le seront plus, quand vous faites le bilan, vous pourrez avoir quelques évolutions de prix, mais pas de hausse globale», a-t-il ajouté.

«Risques plus élevés»

Les économistes de Goldman Sachs s'attendent à ce que Donald Trump annonce une hausse des droits de douane «importante» visant la Chine et les véhicules venant d'Europe dès sa prise de fonction, le 20 janvier, entraînant une légère hausse de l'inflation «avec des risques plus élevés» si le président élu «va plus loin».

«Les politiques migratoires et fiscales de M. Trump risquent d'être des freins à la croissance américaine», ont de leur côté estimé leurs confrères de Barclays.

Durant la campagne présidentielle, le candidat républicain a annoncé vouloir imposer 10 à 20% de droits de douane sur l'ensemble des produits entrant aux États-Unis, et même jusqu'à 60%, voire 100%, sur ceux provenant de Chine.

Au risque de compliquer le travail de la Fed, qui cherche à ramener l'inflation vers son objectif de 2% sur le long terme, alors que la banque centrale a abaissé ses taux d'un point de pourcentage ces derniers mois, mais pourrait changer de braquet face à une inflation qui résiste à sa politique monétaire.

«Je pense que M. Trump comprend que l'inflation est l'ennemie du peuple et donc aussi l'ennemi d'un mandat présidentiel», a affirmé M. Moore, faisant référence à l'impact de la hausse des prix sur l'élection présidentielle.

«Je m'attends à ce qu'il mette sa politique économique rapidement en place, ce qui stabilisera les prix. Mais si cela ne se produit pas, il se débarrassera de Jerome Powell», le président de la Fed.

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Sa volonté pourrait toutefois être contrariée, M. Powell rappelant en novembre qu'il ne comptait pas démissionner et que licencier l'un des principaux responsables de la Fed, lui compris, «n'était pas permis par la loi» pour le président américain.

Action par décrets

Selon Stephen Moore, le président élu a déjà préparé une série de décrets qu'il pourra signer dès le premier jour de son mandat et visant à revenir sur plusieurs des politiques mises en place par Joe Biden.

Cela devrait cibler en particulier «les politiques en faveur de l'énergie verte», celles cherchant à promouvoir la diversité et à lutter contre les discriminations, l'obligation de revenir au bureau pour les employés fédéraux ou encore le retrait, une nouvelle fois, des États-Unis de l'accord de Paris sur le climat jugé «contreproductif», a estimé M. Moore.

Autre priorité du futur gouvernement, l'immigration avec la volonté de « fermer » la frontière sud et expulser les travailleurs migrants sans papier, a-t-il ajouté.

«D'abord jeter hors du pays les pires personnes et ensuite, on verra», a insisté Stephen Moore.

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