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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

La plupart des noyades ont lieu dans le fleuve ou les rivières au Québec

Les courants présentent des risques souvent sous-estimés par les nageurs

Activité familiale de rafting sur la rivière Rouge. Photo d'archives JdeM
Activité familiale de rafting sur la rivière Rouge. Photo d'archives JdeM Photo JOURNAL DE MONTRÉAL
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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2025-06-20T19:30:00Z
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Les noyades en eaux vives représentent la majorité des décès non intentionnels au Québec, soit plus que ceux dans des lacs ou dans les piscines, ce qui rappelle l’importance de porter une veste de sauvetage quand on se baigne dans le fleuve ou les rivières.

«Les eaux des rivières et du fleuve présentent des défis particuliers pour les personnes qui s’y retrouvent. Je ne parle pas des gros rapides tumultueux. Dans des rivières qui paraissent calmes, les courants peuvent entraîner les nageurs vers le fond et diminuer leurs chances de survie», explique Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage du Québec.

Selon cet organisme, les décès en eaux vives représentent en effet 35% des noyades, alors que ce pourcentage descend à 24% pour les lacs et 17% pour les piscines.

Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins
Le directeur général de la Société de sauvetage, Raynald Hawkins Photo d’archives, ROXANE TRUDEL

À la suite de la noyade d’une cliente de Rafting Nouveau Monde sur la rivière Rouge, près de Grenville, dans les Laurentides, le 1er juin dernier, Le Journal a voulu savoir si ce type d’événements étaient fréquents au Québec.

Une seule autre noyade a eu lieu lors d’une activité officielle de rafting au Québec, selon les données compilées depuis 15 ans par Sandrine Viens, coordonnatrice à l’éducation du public de la Société de sauvetage. Par comparaison, il y a eu 37 décès liés à la pratique d’activités nautiques à propulsion humaine (canot, kayak et planche à pagaie).

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Baignade mortelle

De 2011 à 2021, l’activité la plus mortelle en eaux vives demeure de loin la baignade, qui compte pour 34% des noyades.

«Quand on regarde le profil des victimes, on voit que les hommes de 25 à 34 ans sont nettement surreprésentés. Cela peut s’expliquer par le fait que les nageurs se croient meilleurs qu’ils le sont et sous-estiment les vortex», explique M. Hawkins.

L’ancien maire de Sherbrooke Jean Perrault en sait quelque chose. Alors qu’il participait à une activité de valorisation des berges de la rivière Magog, le 19 juin 2004, le canot pneumatique à bord duquel il se trouvait a chaviré, et tous ses occupants sont tombés à l’eau. L’un d’entre eux, Réal Carbonneau, est mort noyé.

«C’est une véritable tragédie humaine qui s’est déroulée ce jour-là. Nous avions pourtant suivi une formation et nous portions casque et veste de flottaison. Je crois que nous avons sous-estimé la force de l’eau», raconte-t-il, encore émotif, au Journal.

Plage de Verdun

L’homme qui s’est noyé au large de la plage de Verdun le 7 juin semble justement avoir été emporté par le courant du fleuve à cet endroit.

«Il ne faut pas gâter son plaisir de se rafraîchir en se lançant à l’eau, mais il faut absolument rester dans les zones identifiées pour la baignade. Dans tous les autres cas, peu importe la nature de l’activité, il faut porter une veste de flottaison individuelle et un casque s’il y a des risques de collisions», insiste M. Hawkins.

C’est aussi le conseil de M. Perrault, qui regrette encore la mort de son ami et collègue d’il y 21 ans. «J’ai pratiqué toute ma vie le ski nautique et je n’ai jamais craint l’eau. Il faut garder à l’esprit que cet élément n’est pas sans risque et doit être abordé avec respect», conclut-il.

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