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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

«La petite pharmacie littéraire» d'Elena Molini: la lecture en guise de thérapie

Elena Molini
Elena Molini Photo fournie par Elena Molini, Éditions Michel Lafon
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-03-25T04:00:00Z
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Libraire à Florence, en Italie, Elena Molini s’est inspirée de sa propre habitude de «prescrire» des livres qui soignent l’âme et font du bien à ses clients et clientes pour écrire son premier roman, La petite pharmacie littéraire. Le roman, un «feel-good book» comptant plusieurs références littéraires, a connu un immense succès en Italie et voilà qu’il est maintenant traduit en français, pour notre plus grand bonheur. 

Blu, héroïne de ce roman bien florentin, rêve d’ouvrir sa librairie au cœur de la «cité du Lys», au bord de l’Arno. Avec l’aide de grands écrivains comme Jane Austen, Charles Bukowski et Agatha Christie, elle entend bien redonner le sourire à toutes les personnes qui passeront les portes de son petit commerce.

La petite pharmacie littéraire, Elena Molini, Éditions Michel Lafon, 320 pages
La petite pharmacie littéraire, Elena Molini, Éditions Michel Lafon, 320 pages Photo fournie par Éditions Michel Lafon

Le succès est au rendez-vous et un lancement de livre avec une star du monde littéraire ne passe pas inaperçu. Mais Blu n’arrive pas à oublier un beau et mystérieux client, tout droit sorti de Gatsby le magnifique, et dont elle a perdu la trace. Entre la fiction et la réalité, pourra-t-elle trouver le chemin de son propre bonheur?

Elena Molini, écrivaine joyeuse, sensible, généreuse et très imaginative, décrit avec humour et une plume irrévérencieuse le parcours de Blu Rocchini, une jeune femme pleine d’énergie qui a bien des rêves à accomplir. Blu est entourée de personnages truculents et de «fashion victims»: sa librairie est loin d’être poussiéreuse et ses journées sont bien remplies.

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Lire en fonction de ses émotions

En entrevue téléphonique de Florence, Elena Molini explique qu’elle s’est rendu compte, avec son expérience de plusieurs années de libraire, que beaucoup de gens demandaient conseil pour lire un livre approprié, en fonction des émotions qu’ils vivaient et des épreuves qu’ils traversaient.

«Avec le temps, j’en ai parlé un peu avec ma sœur, qui est psychologue, et aussi avec une amie avec qui j’ai grandi et qui est psychothérapeute. J’avais envie de joindre les deux: la librairie et la psychologie», explique-t-elle. 

C’est ainsi qu’elle a fondé la Piccola Farmacia Litteraire, une librairie qui a pignon sur rue à Florence. Comme elle avait aussi envie d’écrire, le livre a suivi, tout naturellement.

Certains personnages, comme la femme surnommée «Premio Strega», en référence à un grand prix littéraire en Italie, sont extrêmement drôles. 

«Il y a des personnages un peu caricaturaux, mais beaucoup de choses que je raconte dans le livre qui sont vraiment arrivées pour vrai dans la librairie! Il y a des événements divertissants que je raconte... et qui sont vrais.»

Elena Molini explique que Blu, son héroïne, a beaucoup de points communs avec elle. 

«Ce n’est pas moi à 100 %... mais quelques-unes de ses préoccupations, de ses anxiétés sont un peu les miennes. J’ai trouvé l’inspiration auprès de choses qui me sont arrivées, ou qui sont arrivées à des amies proches. 

«D’autres personnages du roman sont inspirés de gens que je connais. Par exemple, le personnage qui s’appelle Julio Maria est effectivement calqué sur le propriétaire du café qui se trouve juste à côté de ma librairie. C’est mon grand ami.»

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Changements de vie

Dans son roman, Elena Molini aborde la thématique des problèmes amoureux. Une très grande préoccupation pour les jeunes en Italie... ou pour tout le monde? 

«Nous remarquons que les problèmes de cœur font partie des préoccupations des gens qui viennent nous voir à la librairie. Ils affrontent une difficulté sentimentale. Ça peut être une séparation, un problème de couple. Les gens viennent aussi nous voir pour avoir des suggestions de lecture car ils veulent se réinventer, changer leur vie.»

Depuis la pandémie, de nombreuses personnes vont aussi à la librairie car elles sentent le besoin d’effectuer un virage professionnel. 

«La pandémie a fait en sorte que beaucoup de gens ont décidé de prendre leur destin en main et de faire des changements dans leur vie.» 

EXTRAIT

«Le même jour, dans mon élan, j’avais aussi craqué sur un énième turban africain qui, évidemment, avait fini dans le tiroir des accessoires à cheveux jamais portés. L’histoire se répétait chaque année: je croisais des filles qui en étaient coiffées, je les trouvais trop cool, trop belles et originales, j’en achetais donc un puis, arrivée chez moi, me rendais compte que, loin de ressembler à une reine africaine, j’avais l’air d’un œuf de Pâques hors saison. La raison de leur brusque perte d’attrait se situait quelque part entre le mystère du triangle des Bermudes et celui de Stonehenge.» 


  • Elena Molini est propriétaire de la Piccola Farmacia Litteraria, Via di Ripoli, à Florence.
  • Elle adorerait visiter le Québec.
  • La suite de La petite pharmacie littéraire, Piccola libreria con delitto, a été publiée en italien en 2021 chez Mondadori.
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