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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La perte totale de son véhicule le pousse à faire faillite

Illustration Adobe Stock
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Emmanuelle Gril

2025-07-12T04:00:00Z
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Tout semblait bien se présenter pour Kevin, un employé du réseau de la santé de 27 ans. Une baisse de salaire et un accident de voiture vont changer la donne.

«Mes heures de travail ont été réduites, et j’ai subi une importante baisse de salaire. Comme si cela n’était pas assez, j’ai eu un accident, et mon véhicule est une perte totale», raconte Kevin. Le hic, c’est que son assurance couvre à peine la moitié du prêt de 30 000$ contracté pour acheter l’auto. Résultat: il doit encore 15 000$ à ses créanciers pour une voiture qu’il n’a même plus en sa possession.

Manque à gagner et endettement

En raison de la diminution de ses revenus, Kevin a commencé à utiliser sa carte de crédit pour pallier le manque à gagner. Peu à peu, il a accumulé 2500$ sur celle-ci en plus d’un microprêt avec un haut taux d’intérêt d’un montant de 5000$. À cela s’ajoute le solde du prêt de son véhicule accidenté (15 000$). Il doit aussi 3500$ à son fournisseur de télécommunications.

Chaque mois, une bonne partie de son salaire de 1975$ passe donc dans les paiements minimums qu’il doit effectuer sur ses dettes, qui grimpent désormais à 26 000$, et il se retrouve coincé dans une spirale dont il ne parvient pas à s’extraire. «Il accumule les retards et les factures impayées, et les agences de recouvrement l’appellent plusieurs fois par jour», explique Karine Lavigne, conseillère en redressement financier chez Raymond Chabot.

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Un nouveau départ

Kevin est de plus en plus angoissé et a perdu le sommeil. «Même s’il veut à tout prix reprendre le dessus sur ses dettes, le montant dû est trop élevé pour tenter une réorganisation budgétaire, et ses revenus sont nettement insuffisants», précise Karine Lavigne.

La conseillère a examiné plusieurs pistes de solution pour le jeune homme. Un prêt de consolidation de dettes n’est pas envisageable, car son niveau d’endettement est trop élevé. La proposition de consommateur, une offre effectuée par le syndic autorisé en insolvabilité auprès des créanciers pour un montant moindre que la dette totale, est une autre option.

Mais la période sur laquelle s’étale ce type d’arrangement – un maximum de 60 mois – semble beaucoup trop longue à Kevin, qui préfère opter pour la faillite. «Avec celle-ci, il effectuera un paiement mensuel raisonnable et sera libéré de ses dettes au bout de neuf mois. C’est une solution rapide pour donner un nouveau départ à toute personne honnête mais malchanceuse», note Karine Lavigne.

SA SITUATION FINANCIÈRE

Actif:

  • Toyota Yaris 2009: valeur de 1925$

Dettes:

  • Financement auto: 15 000$
  • Carte de crédit: 2500$
  • Microprêt: 5000$
  • Facture de frais de télécommunications impayée: 3500$

TOTAL DES DETTES: 26 000$

Revenus mensuels:

  • Revenus d’emploi: 1975$
  • Crédit de TPS: 43$

TOTAL DES REVENUS: 2018$

Dépenses mensuelles

  • 1925$ (incluant loyer, électricité, télécommunications, épicerie, prêts auto, assurances, essence, permis et immatriculation, etc.)
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