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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

La peine de mort encore appliquée dans une minorité de pays

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AFP

2022-06-03T16:56:20Z
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La Birmanie, qui a annoncé vendredi qu’elle allait procéder à ses premières exécutions judiciaires depuis 1990, appartient à la minorité de pays qui appliquent effectivement la peine de mort.

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Décapitation, électrocution, pendaison, peloton d’exécution ou encore injection létale : les méthodes prévues sont nombreuses, selon l’ONG Amnesty International qui a publié le 24 mai son dernier bilan annuel. 

Majorité d’abolitionnistes

Au 31 décembre 2021, 108 pays avaient aboli la peine de mort par la loi, pour tous les crimes, selon Amnesty International. Et ils étaient plus de 140 à l’avoir abolie en droit ou de facto, soit près des trois quarts des Etats dans le monde. Dans son rapport, Amnesty classait la Birmanie parmi les pays abolitionnistes de facto, n’ayant pas appliqué la peine de mort depuis plus de 10 ans.

Selon l’ONG, les derniers pays en date à avoir mis fin à l’application du châtiment capital sont le Kazakhstan, le Malawi et la Sierra Leone.

En 2021, la Virginie est devenue le 23e État américain abolitionniste, une décision d’autant plus symbolique que ce territoire détient le record d’exécutions dans l’histoire américaine et qu’aucun État de l’ancien Sud confédéré n’avait encore franchi le pas. L’administration de Joe Biden a instauré en juillet un moratoire sur les exécutions fédérales.

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Sur le continent africain, une trentaine de pays conservent la peine de mort dans leur législation, mais une bonne partie d’entre eux n’ont pas procédé à des exécutions ces dernières années. En 2021, seuls trois pays (Somalie, Soudan du Sud et Botswana) ont exécuté des condamnés. 

Le Bélarus demeure le seul pays d’Europe procédant encore à des exécutions.

En 2021, quelque 580 exécutions dans 18 pays

Au moins 579 personnes ont été exécutées en 2021 dans 18 pays selon le rapport d’Amnesty, soit une hausse de 20 % par rapport aux 483 recensée en 2020.

Malgré cette augmentation, les deux dernières années restent celles avec le moins d’exécutions de peines capitales signalées depuis 2010. Amnesty précise cependant que son bilan n’inclut pas les milliers d’exécutions qui ont probablement eu lieu en Chine, mais aussi en Corée du Nord et au Vietnam, en raison de restrictions d’accès aux données.

Sans compter ces pays, plus de la moitié des exécutions recensées dans le monde en 2021 l’ont été en Iran, la République islamique ayant enregistré 314 exécutions de peine capitale l’année dernière, un record depuis 2017.

En Arabie Saoudite, après une forte baisse en 2020, le recours à la peine capitale (65 exécutions) y a plus que doublé en 2021 et sera encore plus élevé en 2022 après l’exécution en mars de 81 personnes en une seule journée. 

En revanche, le nombre d’exécutions a baissé en Égypte, passant de 107 à 83, ainsi qu’en Irak (de 45 à 17). Aux États-Unis, 11 exécutions ont eu lieu, le chiffre le plus bas depuis des décennies, selon le Centre d’informations sur la peine de mort (DPIC).

À la connaissance d’Amnesty, aucune exécution n’a eu lieu en Inde, au Qatar ni à Taiwan en 2021, alors que ces pays avaient tous procédé à des mises à mort en 2020.

Après une interruption de plusieurs années, le Bélarus, le Japon et les Émirats arabes unis ont repris les exécutions.

Plus de 2 000 condamnations à mort

En 2021, au moins 2 052 condamnations à mort ont été prononcées dans 56 pays contre 1 477 dans 54 pays, l’année précédente, selon l’ONG. Une hausse due en partie à la reprise des procédures judiciaires après la levée des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, comme au Bangladesh, en Inde et au Pakistan, ou en raison de l’adoption de lois favorisant le recours à la peine de

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