La rémunération des grands patrons d’Hydro bondit de 28%
Le PDG Michael Sabia a gagné 840 000$ l’an dernier


Sylvain Larocque
Même si les profits d’Hydro-Québec ont chuté pour une deuxième année d’affiliée, la rémunération totale des cinq dirigeants les mieux payés de la société d’État a grimpé de 28,4% en 2024 pour dépasser les 4,7 M$.
• À lire aussi: Profit et dividende en chute libre pour Hydro
• À lire aussi: Hydro-Québec: il tenait à son boni de 625 000$ et il l’aura!
• À lire aussi: Hausse de 21%: près de 37 M$ versés en bonis chez Hydro-Québec
Hydro-Québec conteste le calcul de 28,4%, notant que certains dirigeants n'ont pas travaillé pendant toute l'année en 2023. La société d'État soutient que la hausse n'a été que de 8,9%, mais pour en arriver à ce chiffre, elle compare la rémunération des cinq patrons les mieux payés de 2024 avec celle des huit mieux payés de 2023.
Les chiffres de 2024 ont été gonflés par l’«indemnité» de 625 000$ consentie au vice-président à la stratégie et aux finances, Maxime Aucoin, que Le Journal a révélée l’an dernier. La somme visait à compenser «la portion du boni de l’année 2023 non payée par son employeur précédent, la Caisse de dépôt», rappelle le rapport annuel d’Hydro, déposé jeudi à l’Assemblée nationale.
En tout, Maxime Aucoin a touché plus de 1,4 M$ en 2024, ce qui comprend un salaire de base de près de 592 000$ et une prime de rendement d’environ 37 000$ (versée l’an dernier pour l’année 2023).
Le PDG, Michael Sabia, a reçu près de 840 000$ l’an dernier, dont un salaire de base d’environ 664 000$ et un boni de plus de 132 000$. L’année précédente, il avait obtenu 260 000$ pour cinq mois de travail (il est entré chez Hydro-Québec en août 2023).
Son salaire enfle de 14%
Claudine Bouchard, qui a été promue cheffe de l’exploitation à l’automne 2023, a eu droit à une hausse de 14% de son salaire de base, qui a frisé les 590 000$ en 2024. En incluant une prime de 148 000$, sa rémunération totale s’est élevée à plus de 933 000$.

Le chef de la direction financière, Jean-Hugues Lafleur, qui a perdu une partie de ses responsabilités avec l’arrivée de M. Aucoin en 2023, a tout de même eu droit à une hausse de sa rémunération. Celle-ci a atteint près de 791 000$ en 2024, contre 767 000$ l’année précédente. Plus tôt cette semaine, M. Lafleur a annoncé qu'il allait prendre sa retraite en juin après une trentaine d’années chez Hydro.

Enfin, le vice-président aux activités commerciales et chef des relations avec la clientèle, Dave Rhéaume, a touché près de 717 000$ en 2024.
Le rapport annuel nous apprend par ailleurs que Jeff Desruisseaux, qui a dirigé la filiale Cléo Innovations jusqu’à sa vente à l’entreprise Pollara, en août dernier, a eu droit à une indemnité de départ de près de 264 000$.
Quant à la présidente du conseil d’administration, Manon Brouillette, elle a reçu près de 210 000$ pour ses services en 2024. Notons qu’elle n’a pas pu assister à l’une des 11 réunions que le conseil a tenues l’an dernier. De plus, aucune rencontre du comité exécutif, composé de Mme Brouillette et de M. Sabia, n’a eu lieu en 2024.
«Michael Sabia et Manon Brouillette se rencontrent de manière bi-hebdomadaire», a toutefois précisé jeudi au Journal une porte-parole d'Hydro-Québec, Caroline Des Rosiers.
Dépenses et dette en hausse
Encore une fois, les dépenses d’Hydro ont crû plus rapidement que ses revenus, l’an dernier. Les charges ont bondi de plus de 5,7% pour frôler les 11 G$ tandis que le chiffre d’affaires a progressé de moins de 0,2% pour s’élever à un peu plus de 16,1 G$.
La dette à long terme a gonflé de 12% en un an pour se chiffrer à plus de 60,2 G$, ce qui a contribué à faire augmenter les frais financiers. La hausse s’explique principalement par les investissements massifs de la société d’État pour renforcer son réseau.
À la fin de 2024, Hydro-Québec comptait 23 280 salariés, soit 2,1% de plus qu’un an plus tôt.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.