La patience des Québécois atteint ses limites


Josée Legault
Robert Bourassa disait toujours que LE chiffre le plus signifiant dans tout sondage est le taux d’insatisfaction envers le gouvernement.
Si ce taux monte trop haut et qu’au fil des sondages, il marque une tendance, à moins d’un miracle, les carottes sont quasi cuites. François Legault et le gouvernement caquiste ne font pas exception.
En plus d’une CAQ devancée par le Parti Québécois depuis presque deux ans, un sondage Léger-Le Journal montre à nouveau un taux inquiétant d’insatisfaction de 67% envers le gouvernement Legault.
Du changement
Résultat: 65% des répondants disent souhaiter un changement aux élections d’octobre 2026. Pour «changer», 35% des électeurs, dont 45% de francophones, choisissent le PQ de Paul St-Pierre Plamondon.
Si des élections avaient lieu maintenant, le PQ formerait un gouvernement majoritaire, les libéraux conserveraient l’opposition officielle et la CAQ? Elle risquerait de finir sa brève existence en accident de l’Histoire.
Si cela s’avérait, la CAQ, fondée en 2011 par l’ex-ministre péquiste François Legault et le recruteur libéral Charles Sirois pour «tourner la page» sur le «vieux débat» souverainiste-fédéraliste, n’aurait été qu’une étoile filante dans la dynamique politique québécoise.
Ce qui mine la CAQ
Évidemment, il est trop tôt pour en faire une certitude bétonnée. Il n’en reste pas moins que le désamour envers la CAQ et M. Legault perdure.
D’où aussi la défaite cuisante de la CAQ dans trois partielles d’affilée, dont une toute récente dans Arthabaska.
Bien au-delà de l’échec de sa «troisième voie» autonomiste, en plus de son inaction décevante devant la crise du logement, ce qui mine la CAQ est son incapacité jusqu’ici à rétablir des services publics accessibles, efficaces et humains.
D’où la patience usée à l’os des Québécois qui, malgré tous les impôts payés, s’attendent avec raison à des services publics de qualité, tout d’abord en santé. D’où, sans surprise, leur besoin pressant de «changement».
Vendredi, j’analyserai les défis du PQ s’il veut vraiment tenter de l’incarner.