La nouvelle vie de Kim Clavel
La boxeuse s’impose moins de pression


Dave Lévesque
Après sa défaite contre Evelin Bermudez en octobre dernier, Kim Clavel aurait pu se morfondre. Elle a fait le contraire.
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«Depuis que j’ai repris l’entraînement après cette défaite, je suis vraiment heureuse dans le gym, quand il y a un truc qui va moins bien, je me mets moins de pression sur les épaules, je suis moins sévère envers moi et mon discours est plus positif», a souligné la boxeuse lors d’un entraînement médiatique mardi.
«C’est un sport qui est dur, si tu commences à angoisser quand quelque chose ne va pas bien, eh bien, il y a toujours quelque chose qui ne va pas bien et tu vas finir par voir noir.»
«Si j’ai une journée qui va moins bien, il y en aura une autre demain et ce n’est pas cette journée qui a mal été qui va m’empêcher de devenir championne du monde.»
C’est donc une Kim Clavel (18-2-0, 3 K.-O.) transformée qui affrontera l’Américaine Katherine Renee Lindemuth (6-2-0, 2 K.-O.) jeudi soir au Casino de Montréal, seulement un mois après avoir battu Fara El Bousairi.
Changement
On comprend donc qu’on a affaire à une Kim Clavel 2.0 qui a changé sa façon de voir la boxe.
«J’ai trouvé un bel équilibre dans ma vie, admet-elle. J’avais tous mes œufs dans le même panier et quand ça casse, tu te sens vide. Maintenant, je fais de l’équitation la fin de semaine, un soir par semaine je vais souper avec mes amis, je vais jouer au miniputt, je fais des choses qui me font sentir bien mentalement.»
Elle a surtout un peu lâché la bride sur la boxe parce que c’était le centre de son univers.
«J’ai trouvé la recette qui me va bien, j’ai rencontré quelqu’un, tout fait en sorte que je sens que je suis sur mon X.»
«La boxe prend tellement de place dans ma vie que j’avais peur de laisser entrer autre chose autour. J’avais peur que ça m’empêche d’être à 100%, mais je me suis trompée, tout ça faisait en sorte que c’était trop et que j’avais l’impression de ne pas avoir de vie sans construire autre chose autour.»
En construction
À 33 ans, Clavel a toujours l’intention de redevenir championne du monde des poids mi-mouche (108 lb).
«En ce moment, j’ai l’impression que je construis pour ce qui s’en vient. C’est ce qui va me servir pour un éventuel combat contre [Yssica Nery] Plata ou Bermudez, je pense à plus long terme.»
Elle cite incidemment les deux seules boxeuses à lui avoir infligé une défaite. On comprend pourquoi elle rêve d’un autre couronnement.
Clavel entend rester active d’ici à ce qu’une nouvelle occasion se présente et a un échéancier en tête.
«J’aimerais beaucoup avoir un combat de plus grande envergure ou pour une ceinture mineure cet automne et ensuite un championnat du monde au début de 2025.»
Elle sera sûrement ravie d’apprendre que son promoteur, Yvon Michel, voit la rédemption arriver encore plus vite.
«Idéalement, je voudrais la ramener en championnat du monde à l’automne. J’aimerais qu’elle soit d’un gala en septembre au Casino et ça mettrait la table pour un combat de championnat du monde en décembre ou quelque chose comme ça.»