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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

La NASA se prépare pour l’arrivée de précieux échantillons d’astéroïde

Une modélisation de la sonde OSIRIS-REx.
Une modélisation de la sonde OSIRIS-REx. Courtoisie NASA/Goddard/Arizona State University/AFP
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Agence France-Presse

2023-07-26T14:14:24Z
2023-07-26T14:16:13Z
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À Houston, le laboratoire de la NASA est prêt, et les scientifiques sont impatients d’enfin recevoir les échantillons d’astéroïde qu’ils attendent depuis des années. 

Ces petits bouts de l’astéroïde Bennu doivent atterrir sur Terre fin septembre après un long voyage. Ils ont été collectés en 2020 par la sonde Osiris-Rex, à plus de 300 millions de kilomètres de la Terre.

L’étude de la matière collectée doit permettre de mieux comprendre la formation du système solaire, et comment la Terre est devenue habitable.

Il s’agit de la première fois que la NASA collecte un échantillon d’astéroïde pour le rapporter sur Terre. Le Japon a déjà mené des missions de ce type: la sonde Hayabusa-2 avait notamment rapporté en 2020 quelque 5,4 grammes de l’astéroïde Ryugu.

Cette fois, la NASA espère découvrir dans la précieuse capsule jusqu’à 250 grammes de matière.

La date d’atterrissage est prévue le 24 septembre sur le site d’une base militaire du désert de l’Utah, dans l’ouest des États-Unis, presque exactement sept ans après le décollage d’Osiris-Rex depuis la Floride, en septembre 2016.

Les échantillons seront ensuite transportés au Centre spatial Johnson de Houston, au Texas. Là, une grande boîte en métal et en verre les attend. De longs gants blancs sont scellés sur ses côtés, dans lesquels les scientifiques glisseront leurs bras pour manipuler le précieux trésor.

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Maintenir un environnement hermétique et stérile est primordial pour ne pas contaminer les échantillons, contenus dans une capsule qui nécessitera plusieurs jours de travail minutieux pour être ouverte.

Des échantillons lunaires, amassés lors des missions Apollo, sont maintenus dans des boites hermétiques et stériles, comme le seront les échantillons de l'astéroïde Bennu.
Des échantillons lunaires, amassés lors des missions Apollo, sont maintenus dans des boites hermétiques et stériles, comme le seront les échantillons de l'astéroïde Bennu. Photo Mark Felix / AFP

« En nous fondant sur les observations de l’astéroïde, nous nous attendons à beaucoup de roches très sombres, potentiellement plusieurs types qui contiendront du carbone, et des composés organiques », a expliqué à l’AFP Nicole Lunning, en charge pour la NASA de la conservation des échantillons.

Ces composés représentent « les éléments de base de la vie », explique-t-elle, tout en soulignant bien qu’il ne s’agit pas d’éléments vivants en soi.

« C’est vraiment ce qui a motivé l’idée de collecter ces échantillons. Aller sur ce type d’astéroïde permet de comprendre quels sont les précurseurs qui ont pu nourrir la vie sur Terre. »

Le nouveau laboratoire où seront étudiés les échantillons de l'astéroïde Bennu, recueillis par la sonde OSIRIS-REx.
Le nouveau laboratoire où seront étudiés les échantillons de l'astéroïde Bennu, recueillis par la sonde OSIRIS-REx. Photo Mark Felix / AFP

Ingrédients de la Terre

Tous les échantillons ne seront pas analysés immédiatement, afin de pouvoir laisser la possibilité aux générations futures de les étudier avec des technologies nouvelles.

C’est également ce qui a été fait avec les échantillons de la Lune rapportés par les astronautes d’Apollo, dont la majorité sont également conservés au Centre spatial Johnson.

Contrairement aux morceaux d’astéroïdes parfois retrouvés sur Terre lorsqu’ils s’y écrasent naturellement, ceux de Bennu n’auront pas été contaminés par leur entrée dans l’atmosphère.

« Ces échantillons n’ont pas frappé la Terre », a souligné la géochimiste à la NASA Eve Berger, qui attend impatiemment l’arrivée des échantillons. « Ils n’ont été exposés à rien, si ce n’est l’espace. »

Eve Berger
Eve Berger Photo Mark Felix / AFP

L’intérêt d’analyser la composition des astéroïdes du système solaire est qu’ils sont composés des mêmes matériaux qui ont formé les planètes, mais sont eux restés intacts.

« Cela va pouvoir nous aider à comprendre ce qu’il y avait de disponible » à l’époque, a expliqué Eve Berger. Et « si nous pouvons comprendre ce qu’il s’est passé sur Terre, cela peut nous aider à extrapoler concernant d’autres corps célestes. »

Se pourrait-il que quelque chose n’ayant encore jamais été observé soit découvert dans ces échantillons? « On ne sait jamais », répond la scientifique. « Nous en saurons davantage dans quelques mois, mais ça serait formidable! »

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