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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

La mort d’un sans-abri sème l’émoi à Châteauguay

Les hommages se multiplient pour cet homme décédé dans un accident tragique

Capture d'écran Facebook / Daniel Paillé
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Zoé Arcand

2025-04-29T04:00:00Z
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Le décès tragique d’un sans-abri happé par un automobiliste à Châteauguay a causé l’émoi dans la communauté, qui a tenu à rendre hommage à ce quinquagénaire dont l’histoire rappelle les ravages de la crise de l’itinérance.

«Hier, tout Châteauguay était en deuil», a assuré Gabrielle Desrochers lors du passage du Journal dans cette municipalité de la Montérégie mardi dernier.

Elle a raconté s’être réunie avec quelques amis le soir du drame pour se commémorer des souvenirs de Matthew Lamarre.

Vers 6h35 du matin lundi dernier, l’homme de 58 ans a été percuté par une camionnette sur le trottoir du boulevard d’Anjou, près de la rue Bell.

Pour une raison inconnue, le conducteur dans la quarantaine a dévié de sa voie avant de le frapper sur le trottoir.

Une communauté endeuillée

Connu pour sa joie de vivre contagieuse, son indépendance et son optimisme, M. Lamarre illuminait le quotidien des Châteauguois, s’entendent tous ceux rencontrés par Le Journal.

«Ça fait mal. On a eu de la misère à travailler cette journée-là», a raconté Sylvie, une employée d’un établissement de restauration rapide situé tout près. Elle était au boulot au moment de la tragédie.

M. Lamarre se rendait chaque jour dans ce commerce pour prendre un café, socialiser et lire Le Journal, ont rapporté les employés.

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Les hommages se succèdent

Depuis la tragédie, des fleurs sont apparues le long du boulevard, et un mémorial a été érigé avec des fleurs et un panier d’épicerie semblable à celui que traînait toujours le cinquantenaire.

«Je ne sais pas s’il fréquentait les ressources en itinérance, elles sont toujours pleines», déplore Mme Desrochers, assistante-gérante du commerce devant lequel M. Lamarre dormait chaque soir.

Le banc qui lui servait de lit a pris l’apparence d’un petit autel agrémenté d’une bougie, de fleurs et d’un cœur en carton dans lequel on peut lire: «Nous nous souviendrons toujours de toi.»

Peu de ressources

Marie-Pier Gendron, la codirectrice de L’Élan des Jeunes de Châteauguay, un centre d’hébergement du réseau des Auberges du cœur, déplore le «manque de ressources pour les personnes itinérantes» dans le secteur.

Mis à part les quelques travailleurs de rue qui sillonnent la ville, «on est les seuls dédiés spécifiquement à l’itinérance. Il y a aussi un logement transitoire, mais ce n’est pas un service d’urgence», insiste Mme Gendron, qui souligne qu’il manque aussi d’hébergement pour les femmes sans-abri.

L’Élan des Jeunes reçoit autour d’une centaine de demandes d’aide par année, mais n’est pourvu que de six lits, offerts à des jeunes âgés de 16 à 22 ans, indique la codirectrice.

Selon elle, le nœud du problème réside dans le financement et le phénomène «pas dans ma cour», auquel elle s’attaque en ouvrant les portes de L’Élan des Jeunes au public une fois par année.

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