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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

La «menace» de Facebook ne fait pas «trembler» le ministre Rodriguez

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Raphaël Pirro

2022-04-27T16:40:16Z
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Le ministre du Patrimoine Pablo Rodriguez ne «tremble pas» face à la «menace» à peine voilée de Facebook qui n’exclut pas de couper l’accès à son réseau social au Canada si le gouvernement va de l’avant avec son projet de loi pour forcer les géants du web à rémunérer le contenu journalistique.

• À lire aussi: Loi C-18: Meta n’exclut pas de couper Facebook au Canada

«Moi, la menace, ça ne me fait pas trembler ben ben», a lancé M. Rodriguez lors d’une mêlée de presse mercredi matin.

Il faut savoir que Facebook avait déjà coupé l’accès à son réseau social pendant une dizaine de jours en Australie, quelques jours avant que le pays, innovateur en la matière, n’impose une loi similaire à celle qu’a déposée le gouvernement Trudeau le mois dernier.

Invitée à s’exprimer sur cette possible tactique en comité parlementaire la veille, Rachel Curran, responsable des politiques publiques au Canada pour Meta (compagnie mère de Facebook), a indiqué que l’entreprise «évaluerait les détails [du projet de loi] afin de déterminer quelle sera [sa] réponse».

L’attitude de Facebook avait provoqué un tollé en Australie. Le gouvernement est allé de l’avant et Facebook a reculé.

«Ils peuvent le faire. C’est leur compagnie», a dit M. Rodriguez. «Ils ont reculé, et le peuple australien n’a pas beaucoup aimé ça. Et je ne pense pas que le peuple canadien aime beaucoup ça non plus.»

Mme Curran a affirmé au comité du Patrimoine que l’entreprise n’avait pas été consultée pendant l’élaboration du projet de loi C-18.

«Ils ont menti», a rétorqué le ministre.

«Je les ai moi-même rencontrés le 10 février. Mon équipe leur parle régulièrement.»

M. Rodriguez assure que la «porte est ouverte». «On est prêts à discuter.»

Le projet de loi C-18 accorderait six mois aux plateformes dominantes comme Google et Facebook pour négocier des ententes avec les joueurs du secteur journalistique.

Sans entente de gré à gré, ces entreprises seraient forcées par la loi d’entrer en négociation avec les médias, le tout pouvant se terminer par l’intervention d’un médiateur.

«Il faut comprendre qu’il y a une valeur au contenu journalistique, les plateformes bénéficient de ça, donc c’est juste normal qu’ils contribuent aux salles de nouvelles», a affirmé le ministre.

Ottawa prévoit que sa loi pourrait rapporter entre 150 millions $ et 200 millions $ annuellement aux médias canadiens.

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