La meilleure vue de Montréal sera enfin accessible au public en 2025
Notre chroniqueur a visité l’observatoire le plus élevé de la métropole en surplomb de l’oratoire Saint-Joseph

Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
C’est la plus incroyable «attraction touristique» potentielle de Montréal à laquelle aucun visiteur n’a encore eu accès: le lanternon qui coiffe le sommet du grand dôme vert de l’Oratoire d’où l’on peut même observer nos voisins américains!
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Cet observatoire se dresse à 239 mètres au-dessus du niveau de la mer, une cinquantaine de mètres de plus que la Place Ville Marie.
Moyennant de gigantesques travaux de modernisation, l’impressionnante église rendra enfin ce lieu disponible au public.
«Nous visons 2025 pour l’ouverture», dit Céline Barbeau, la directrice des communications de l’Oratoire.
Des escaliers roulants et des ascenseurs rendront le trajet moins compliqué et moins forçant qu’il le fut pour moi.
«Un ascenseur se rendra jusqu’au niveau dôme, mais la toute dernière partie de la montée se fera par escalier», explique Louis Prévost, le directeur des ressources matérielles.
Vertigineux

M. Prévost a eu l’amabilité de me guider dans le dédale de vieux escaliers à la lueur de vitraux colorés et parmi une quantité faramineuse de toiles d’araignée.
Ces escaliers vertigineux, totalisant 401 marches, permettent d’accéder au sommet de la coupole bétonnée qui, vue de l’intérieur, surtout vers le haut, ressemble à un œuf géant.

Sous le plafond ovoïde, la structure de bois massif, où se dressent les dernières marches qui conduisent à l’observatoire, est particulièrement pittoresque.
Incroyable de songer que ces escaliers si magnifiques sont là depuis aussi longtemps que l’Oratoire, mais qu’il n’a jamais été question jusqu’à maintenant de laisser le public y accéder...
«Ça n’a pas été conçu initialement pour être publiquement accessible, mais c’est un vieux rêve que nos travaux vont réaliser», se réjouit M. Prévost.
Après quelques centaines de marches, nous arrivons devant un échafaudage de bois, comportant des trappes, dont je ne comprends pas l’utilité.
«Ces trappes permettent d’ouvrir l’oculus au-dessus de l’autel et de jeter un coup d’œil d’en haut sur l’église», dit M. Prévost.
Par un effet de cheminée, l’air chaud du lieu s’engouffre dans l’entre-dôme.
Vertige
Peu sujet au vertige, lorsque j’ai plongé mon regard dans l’oculus pour contempler l’église en contrebas, j’ai senti quand même ma tête tourner et mes membres se crisper.
«Beaucoup de gens ne réussissent pas à se rendre jusqu’à l’observatoire parce que leur vertige est trop fort», prévient M. Prévost.
Juché dans l’observatoire à près d’un quart de kilomètre d’altitude, si la visibilité est bonne, on aperçoit le lac des Deux-Montagnes, une grosse montagne américaine, probablement Lyon Mountain entre Plattsburgh et Malone, les Laurentides, les Montérégiennes.
La grosse boule de l’orange Julep attire le regard.
Immédiatement en bas s’étalent les coquettes demeures olympiennes de Westmount, voisin de l’Oratoire.
Si l’Oratoire est déjà le lieu touristique le plus visité de Montréal, l’ouverture de cet observatoire plus haut que les autres pourrait consolider davantage cette position.