La majorité des parents trouvent que la rentrée coûte plus cher

Alors que la pression financière sur les familles est bien réelle, nombreux sont les parents qui s’interrogent sur la pertinence de certains articles à acheter sur la liste de fournitures scolaires.

Pourquoi faut-il des duo-tangs rouges, verts, bleus? Pourquoi des effaces Staedtler? Pourquoi des Crayola de style 56-8106? Juste s’y retrouver peut devenir un casse-tête et peser lourd sur le budget familial.

«Ce n’est pas pour le fun de compliquer la vie aux parents. C’est parce qu’avec l’expérience, on se rend compte de ce qui est utile et de ce qui ne l’est pas», a affirmé Annie-Christine Tardif, vice-présidente à la vie professionnelle à la Fédération autonome de l’enseignement qui a également fait carrière comme enseignante au premier cycle du primaire.

Selon elle, les listes sont conçues pour tenir compte de l’organisation en classe et de la planification de l’enseignement.

«En première année, il y a différentes matières. Si je veux que les élèves sortent leurs mots de vocabulaire, c’est plus simple de dire: “sortez le duo-tang mauve”». Tout le monde sait ce qui est demandé. [...] Après quelques années d’enseignement, on réalise qu’on doit organiser les enfants pour que ça fonctionne bien», a expliqué M^me Tardif.

Les duo-tangs en carton coûtent peut-être moins cher que ceux en plastique, mais ils durent aussi moins longtemps.

«Il y a une raison lorsqu’on demande du matériel solide et durable. [...] On veut que les élèves aient le bon matériel pour bien travailler et que ce soit facile pour eux.»

«Si un parent achète une gomme à effacer au Dollarama, des fois, elles effacent très mal ou la dureté fait en sorte que lorsque l’enfant efface, la feuille se déchire. [...] Il y a des marques de bâtons de colle qui, après un mois, sont secs», énumère M^me Tardif.

Plus cher

Un sondage mené par Caddle, en partenariat avec le Conseil canadien du commerce de détail (CCCD) a révélé récemment que 91% des parents disent que les achats de la rentrée prochaine coûtent plus cher et plus de la moitié disent «beaucoup plus cher». La CCCD estime que la rentrée scolaire est un marché évalué à près de 4 G$ à l’échelle du pays.

Le Journal a rencontré la famille Fradette-Latouche à la sortie d’un magasin spécialisé mardi. Elle s’en tire avec une facture d’une soixantaine de dollars.

«On récupère du matériel des années passées qui n’a à peu près jamais servi. Je trouve ça un peu exagéré tout ce que les profs demandent», a dit M. Latouche.

Sa conjointe, Marie-Pier Fradette, constate pour sa part que la liste est plus courte cette année.

«Cette année, c’est l’année où la liste est la moins spécifique. [...] Toutefois, c’est l’habillement qui coûte énormément plus cher.»

De son côté, le Regroupement Partage permettra la distribution de plus de 11 000 sacs à dos comprenant des fournitures essentielles pour la rentrée, mais, selon Audrey Renaud, directrice générale, les besoins sont beaucoup plus grands.

«Depuis 2022, on a doublé la quantité de sacs remis», dit-elle.

«Le but, c’est d’aider les gens qui sont dans une précarité financière importante. On parle de gens qui doivent choisir entre payer l’hypothèque, le loyer ou la nourriture. Les effets scolaires, c’est vraiment le dernier de leurs soucis sur la liste des paiements», a-t-elle ajouté en terminant.