La Maison Gomin: les propriétaires veulent mieux faire connaître ce bâtiment mystérieux qui a longtemps abrité une prison pour femmes
Construite entre 1929 et 1931, elle a été restaurée de 2006 à 2008


Catherine Bouchard
La Maison Gomin, qui a abrité une prison pour femmes pendant une soixantaine d’années, est devenue un bâtiment patrimonial et un «repère» de la ville de Québec. Elle demeure cependant méconnue du public et son propriétaire souhaite mieux faire connaître ce bâtiment mystérieux qui regorge d’histoire.
Construite sur le boulevard René-Lévesque entre 1929 et 1931, la Maison Gomin se trouvait à cette époque en périphérie de la ville de Québec, dont la limite était le quartier Saint-Sacrement. Elle est en quelque sorte un héritage de la crise économique de 1929.
«Il y avait une volonté de donner du travail aux chômeurs et également de créer une prison pour les femmes. C’est ce qui va mener le gouvernement à faire la construction de cette prison», souligne Alex Tremblay Lamarche, historien et directeur général du Pôle culturel du Monastère des Ursulines.

Le secteur était, à ce moment, un village agricole qui fournissait des denrées à Québec.
Avec le temps, l’expansion de la ville a rattrapé le bâtiment, dont la vocation d’origine, soit la détention des femmes, a pris fin en 1992. Plusieurs idées ont été apportées par la suite pour l’occuper: une auberge de jeunesse, un musée, un refuge pour les gens atteints du sida et même un village du père Noël. Mais les coûts de restauration étaient trop élevés.

Revivre avec l’industrie funéraire
C’est un peu plus tard, en 2006, qu’est arrivé le projet de maison funéraire avec Lépine Cloutier/Athos, dont le souhait était d’en faire un centre funéraire nouveau genre et d’étendre ses activités au-delà du domaine funéraire. Sa reconstruction s’est terminée en 2008.
«Le génie de groupe Athos a été de garder une percée visuelle sur le bâtiment, qui continue d’exister dans la ville en tant que repère visuel», souligne l’historien. Il est effectivement bien visible et se démarque, depuis le boulevard René-Lévesque et l’avenue Painchaud.
Le Groupe Athos souhaite désormais faire mieux connaître ce témoin de notre histoire. En le visitant, il est encore possible de se rendre dans la tour du gardien et de voir les vestiges des cellules.

Néanmoins, aujourd’hui, l’impression lorsqu’on s’y trouve n’est pas celle d’être en prison.
«On s’y sent bien», souligne Sylvain Trottier, président du Groupe Athos.
Avec une grande luminosité et un décor chaleureux, l’intérieur de la Maison Gomin n’a plus les allures d’un centre de détention.
«Beaucoup de gens de Québec aujourd’hui, même en 2025, ne connaissent pas ce que l’on fait exactement et la vocation de l’édifice», poursuit M. Trottier.

Au-delà des services funéraires, le Groupe Athos imagine une multitude de vocations pour la Maison Gomin. L’expression «célébration de la vie» revient à plusieurs reprises, on y imagine des mariages et des rassemblements variés.
L’événementiel y a sa place, assure l’entreprise.
«On s’est beaucoup démocratisé avec le temps, fait valoir M. Trottier. On cherche à renouveler l’accessibilité de la maison Gomin, mais dans d’autres événements.»


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