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L'article provient de Le Journal de Québec
Monde

La Maison-Blanche des fous

Après une autre volte-face de Trump, il est très difficile de suivre ce qui fait l’objet de tarifs douaniers ou pas

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Guillaume St-Pierre et Raphaël Pirro

2025-03-07T03:45:00Z
2025-03-07T12:14:39Z
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Le président américain recule en reportant d’un mois ses tarifs de 25 % sur une bonne partie des importations canadiennes, mais le Canada continue de maintenir la pression avec des contre-tarifs pendant que l’Ontario menace même de taxer l’électricité dès lundi.

La volte-face de Donald Trump n’a pas impressionné de ce côté-ci de la frontière, particulièrement chez le premier ministre ontarien, qui s’est transformé dans les dernières semaines en capitaine Canada.

« Tant que le président Trump n’aura pas définitivement éliminé la menace des droits de douane, nous serons implacables », a lancé Doug Ford après avoir promis hier une surtaxe de 25 % sur l’électricité exportée aux États-Unis dès lundi.

Pendant ce temps à Québec, le premier ministre François Legault s’est fait plutôt discret, soulignant sur les réseaux sociaux que son « objectif demeure qu’il n’y ait pas de tarifs ».

« Je continuerai de défendre nos entreprises québécoises et de soutenir notre économie », a-t-il écrit, en précisant qu’il prenait encore connaissance des exemptions annoncées par le président américain.

Dur à suivre

Le yo-yo sur les tarifs exaspère de plus en plus toute la classe politique canadienne.

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly n’y est pas allée de main morte concernant le « psychodrame » actuel qui se joue à la Maison-Blanche lors d’une entrevue à CNN, qui est devenue virale.

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« L’administration Trump nous a trop manqué de respect [...] », a-t-elle lancé.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

« Il ne s’agit pas seulement d’un problème personnel entre le premier ministre Trudeau et le président Trump : c’est bien plus que cela. C’est bien plus que de la rhétorique politique. Il s’agit d’une menace fondamentale. »

Plus que tout, les annonces qui se succèdent concernant les tarifs font nager en pleine incertitude tant les entreprises que les élus.

Après avoir reculé concernant le secteur automobile, Trump a annoncé hier une autre vague d’exemptions pour le Mexique puis le Canada sur les produits qui respectent l’accord de libre-échange Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM).

Selon un responsable américain, plus de 50 % des produits mexicains et 38 % des produits canadiens sont entrés en 2024 aux États-Unis sous ce régime.

En réaction, le Canada a choisi de maintenir la pression avec sa première vague de contre-tarifs d’une valeur de 30 G$.

Toutefois, la seconde tranche de contre-tarifs de 155 G$, prévue pour dans moins de 20 jours, a été suspendue pour l’instant.

La guerre se poursuit

Malgré cet autre recul américain, Justin Trudeau soutient que la guerre commerciale avec les États-Unis « se poursuivra dans un avenir prévisible ».

Il n’est pas question pour le Canada de négocier des tarifs à la pièce, a précisé le premier ministre.

« Nous n’enlèverons pas les tarifs canadiens tant que les tarifs américains demeureront en place », a-t-il lancé.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Mario Dumont, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

D’ailleurs, malgré l’impopularité de ses droits de douane, Donald Trump a précisé que les tarifs prévus sur l’aluminium et l’acier étaient toujours à l’agenda pour le 12 mars.

« Le président Trump a semé la pagaille, a pour sa part commenté Doug Ford hier soir. Voici la solution : abandonnez complètement la menace des droits de douane et mettez-vous à table pour conclure un accord qui crée des emplois et développe nos économies des deux côtés de la frontière. D’ici là, nous ne céderons pas. =

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